Pourquoi aller vers l’économie circulaire ?
Une réponse à l’urgence écologique actuelle
Les ressources naturelles, qui comprennent les matières premières biologiques et fossiles, sont utilisées par les êtres vivants, dont l’homme, pour satisfaire leurs besoins.
Selon l’OCDE, l’économie mondiale a consommé, en 2007, 60 milliards de tonnes de ressources naturelles soit 65% de plus qu’en 1980. La tendance continue à la hausse, avec la croissance économique et l’accroissement de la population. À tel point que, selon le Global Footprint Network, il faudra sans doute l’équivalent de « deux terres » avant 2050 pour satisfaire la consommation mondiale, sachant que les ressources « d’une terre et demie » sont déjà nécessaires aux besoins humains en 2014.
Si rien ne change, la consommation mondiale de matières atteindra 150 milliards de tonnes à l’horizon 2050. Selon ce scénario, et en tenant compte de l’accroissement de la population la quantité de CO2 émis par personne se verra multiplier par quatre (source : UNEP).
L’économie circulaire constitue une solution pour sortir de cette spirale négative. Elle propose de produire autrement, en intégrant une exigence écologique à tous les niveaux, de la conception, en passant par la production, jusqu’au recyclage. Une telle transition pourrait également conduire à une diminution de nos émissions de gaz à effet de serre.
Émergence d’un nouveau modèle de développement
En réduisant leur consommation de matières premières et d’énergie, l’économie circulaire permet aux entreprises de faire des économies et des gains de productivité. Dans le cadre d’une étude réalisée pour la Fondation EllenMacArthur en 2012 par le cabinet de conseil McKinsey, l’économie circulaire permettrait de réaliser une économie nette minimale de 380 milliards de dollars par an de matières premières en Europe. D'après la Commission européenne, chaque point de pourcentage de réduction de la consommation de ressources par une meilleure efficacité conduirait à générer 23 milliards d'euros d'activité.
Toujours selon la Commission européenne, chaque point de pourcentage de réduction de la consommation de ressources conduirait à générer entre 100 000 et 200 000 emplois en Europe. Sur la base d'une perspective de 17% de réduction de la consommation des ressources, il s'agirait donc d'une création d'emplois comprise entre 1,4 et 2,8 millions d'emplois en Europe, et 200 000 et 400 000 emplois en France.
Dans le cadre d'une note stratégique publiée en juin 2015, l'Institut de l'économie circulaire tente de préciser ce potentiel en répertoriant l'ensemble des travaux déjà menés.
Basée sur une logique de proximité, l'économie circulaire encourage le développement d'emplois locaux. D’après l’Institut de l’économie circulaire, cette création de valeur positive se fonde ainsi sur « la consommation relocalisée, le soutien à une activité industrielle et agricole sur les territoires et le développement de nouvelles filières dédiées à la réparation, au réemploi et au recyclage ».
Prometteuse d'un modèle de développement écologique et économiquement viable, l'économie circulaire bénéficie actuellement d'un contexte global et d'opportunités qui lui sont très favorables : quantité conséquente de déchets non valorisés, normes environnementales de plus en plus strictes, évolution du comportement des consommateurs plus sensibles à d’autres types d’économies, etc.