A Lisbonne, le Social Good Accelerator donne un coup de projecteur sur l'ESS

Quels sont les objectifs du Social Good Accelerator ? Pourquoi cette présence au Web Summit 2017 ? 

Basile Michardière, project manager chez MakeSense : Cette coalition d’acteurs s'est formée pour promouvoir de nouveaux usages ensemble. Les membres du Social Good Accelerator, qui compte une vingtaine d'acteurs, utilisent les nouvelles technologies pour répondre aux problèmes de société : Génération 2 Conseil, Simplon.co, MakeSense, la Fondation la France s’engage, l’Agence Phare, HelloAsso, WebSummit… Chez MakeSense par exemple, cela fait 5 ans que nous explorons ce que nous appellons la "Tech for Good". Nous accompagnons des entrepreneurs sociaux qui utilisent le digital pour aider les personnes sans domicile ou réduire le gaspillage alimentaire par exemple.

Les acteurs qui utilisent la technologie pour créer de l'utilité sociale manquent de reconnaissance et de visibilité. Le Social Good Accelerator s’est rendu au Web Summit de Lisbonne en tant que Think & Do Tank pour donner de la voix à ces structures et montrer que les technologies de pointe peuvent répondre aux besoins de la société.  La technologie n’est pas une réponse en soi, mais il faut co-construire le projet avec la société civile et les consommateurs finaux. Elle doit être créée et mise au service des 99% et pas des 1% seulement.

Mettre le digital au service des enjeux sociaux est une idée que MakeSense met aussi à l’honneur à travers son programme "Global Goals x Disruptive Tech Program" et une série d'événements, comme dernièrement à New-York et Lisbonne. Nous amenons les acteurs du social et des experts des nouvelles technologies à construire des ponts en les mettant dans la même pièce.

Comment faire pour que les enjeux sociaux ne soient pas "les oubliés" de la transition numérique ?

Pour faire connaître ces enjeux, le Social Good Accelerator a réalisé un manifeste et lancé une enquête en ligne sur les engagements des entreprises de la tech pour le social good. Dans le manifeste, nous proposons des pistes concrètes pour aller vers une transition numérique inclusive en France et dans l’Union Européenne.

L'éducation aux enjeux de la technologie aujourd’hui est l'un des leviers. Il faut apprendre au grand public que la technologie peut répondre aux besoins de société.

Un autre levier : la mise en réseau entre des acteurs techniques et ceux du secteur social. Beaucoup d’associations ont besoin de se digitaliser et, en même temps, ces acteurs ne rencontrent pas ceux qui possèdent ce savoir technologique. On a longtemps cru que les hackathon suffiraient pour créer des ponts, mais non. Il faut aller sur des actions collectives plus concrètes, comme du mécénat collaboratif. Au SenseCube, l'incubateur de MakeSense, des salariés d'entreprise de logiciels SAP viennent travailler directement avec nos entrepreneurs sociaux pour créer des solutions techniques.  

Vous souhaitez réunir une large coalition possible d’entreprises, d’associations et d’entrepreneurs sociaux mais aussi de représentants des gouvernements européens. Quel peut être le rôle des élus face à ces enjeux ?

Les élus ont la force de connaître bien leur territoire et de pouvoir jouer ce rôle d’entremetteurs, de fédérateurs. Ils peuvent faciliter les rencontres entre les bonnes personnes en s’appuyant sur les savoirs universitaires et techniques, en capitalisant sur les pôles d’excellence.