Biovallée : quand la coopération facilite la transition écologique
Des objectifs ambitieux
Comptant 56 000 habitants sur 2 200 km², la vallée de la Drôme est un territoire très rural. Cela n'empêche pas les élus et les acteurs socio-économiques des Communautés de Communes du Diois (CCD), Crestois-Pays de Saillans (CCCPS) et Val de Drôme (CCVD) de mener tous azimuts des actions volontaristes dans de nombreux champs : énergie, agriculture, habitat, déchets, etc.
Persuadés, comme le rappelle Jean Serret, président de la CCVD, qu' « il n'y a que collectivement que l'on peut s'en sortir », ces acteurs sont habitués à travailler ensemble depuis l'élaboration du premier schéma d'aménagement pour la gestion de l'eau. Depuis, ils conduisent une stratégie afin de préserver et valoriser les ressources naturelles du territoire au bénéfice de ses habitants. Cette stratégie a mené en 2002 à la création de la marque Biovallée®.
Les projets qui en découlent se veulent pragmatiques et ambitionnent notamment de :
- couvrir dès 2020 les consommations énergétiques des ménages (hors transports) par la production locale d'énergie renouvelable ;
- réduire de 50% la consommation d'énergie du territoire d'ici 2040 ;
- atteindre 50 % d'agriculteurs et de surface en agriculture biologique en 2020 ;
- proposer 80 % d'aliments biologiques ou locaux en restauration collective ;
- réduire de moitié les déchets acheminés en centre de traitement d'ici 2020 ;
Mobiliser les financements et les acteurs
Avoir une vision exhaustive de la dynamique Biovallée est complexe tant foisonnent les initiatives. Les acteurs de l'ESS y sont particulièrement nombreux (plus de 1000 associations, coopératives...) et constituent une véritable richesse. Retenue comme Grand projet rhône-alpin (GPRA) en 2009, le territoire de la Biovallée a bénéficié du soutien de la Région qui, au travers de la mise en commun de différentes lignes budgétaires, a engagé 9,4 millions d'euros en cinq ans. 191 projets portés par 57 bénéficiaires ont ainsi été aidés, pour un coût total de 29,3 millions d'euros.
En 2012, l'association de promotion et de gestion de la marque Biovallée® a été créée pour capitaliser les acquis et aller au-delà du GPRA car les défis lancés sont énormes et loin d'être gagnés. C'est pourquoi, comme l'indique Anne-Sophie Chupin, directrice de l'association, « il faut faire feu de tout bois », « réussir à mobiliser les différentes lignes de financement » et « avancer sans attendre avec tous ceux qui ont envie d'avancer ».
Écologie industrielle et territoriale (EIT)
Le projet EIT est une bonne illustration de cette dynamique. Lauréat de l'appel à projet régional, il a été coordonnée dans sa période de lancement (printemps 2014- automne 2015) par un chef de projet au sein de l'association, avec des élus et techniciens de la CCVD et de la CCCPS, et les services de l'ADEME et de la Région.
Trois domaines ont été retenus : optimisation du traitement de l'eau, mobilité douce en entreprise et chez les particuliers et utilisation raisonnée des ressources matière/déchet. Sept actions prioritaires sont en cours, comme le déploiement d'une flotte de voitures et de vélos en libre-service ou la mise en place d'une consigne de bouteilles. Ceci confirme que la Biovallée est un véritable « territoire laboratoire » comme le souligne l'étude "Innovations et territoires de faibles densités" réalisée en 2015 pour le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET).
Armelle Barroux (La Navette)
Contact
Anne-Sophie Chupin
Directrice de l'Association Biovallée
communication@biovallee.fr
Aller plus loin
> Étude "Innovations et territoires de faibles densités"
> Page facebook de l'Association Biovallée
> Découvrir le dossier web "Economie circulaire" réalisé par l'Avise