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Décryptage
Aquitaine

La Région booste la formation dans les SIAE

Publié le 15 janvier 2014 - Mise à jour le 14 mai 2021
La formation des salariés en insertion peine trop souvent à prendre place dans un parcours vers l’emploi durable. Pour y remédier, le Conseil régional Aquitaine a mis en place en 2011 un fonds mutualisé avec l’Etat et les Organismes paritaires de collecte agréés (OPCA).

Il fallait remplir un manque. En 2008, le Conseil régional Aquitaine constate un besoin des SIAE en matière de formation. Avec la fin, en 2005, des heures obligatoires de formation des salariés en insertion, les formations qualifiantes ou pré-qualifiantes sont délaissées. Or cette montée en compétence est l’un des points d’appui qu’a le salarié pour sa réinsertion, à côté de son travail en entreprise et de l’accompagnement social.

Dès 2009, le Conseil régional lance un appel à projet qui invite les SIAE à se regrouper pour formuler des programmes de formation mutualisés. «  Nous ne voulions pas créer une aide individualisée mais bien une aide aux structures afin qu’elles puissent, aussi, travailler ensemble à l’identification de leurs besoins », explique Emmanuelle Ajon, conseillère régionale déléguée à l’insertion par l’activité économique.

Après trois années d’appels à projet, la formule se voit confirmée par la signature d’un accord-cadre qui institutionnalise la politique. Signé entre la Région, l’Etat et les OPCA, cet accord-cadre établit un fonds mutualisé qui répondra aux différents besoins des salariés de l’IAE qu’ils soient en contrat d’insertion ou permanents dans l’encadrement. L'objectif du fonds est double : fluidifier l’accès aux formations au sein des structures de l’insertion par l’activité économique (SIAE) et inciter ces dernières à progresser ensemble sur cette thématique.

Professionnaliser la politique de formation

Ce fonds permet le financement de :

  • l’avance des frais de formation par les OPCA aux SIAE, ce qui soulage ainsi leur trésorerie. «  C’était un frein majeur au déclenchement de plans de formation », souligne Emmanuelle Ajon.
  • la professionnalisation des démarches de formations associées à un parcours général d’insertion au sein des SIAE.

Sur ce deuxième point, le fonds finance très précisément le temps de travail des SIAE qui prennent en charge l’élaboration d’un diagnostic des besoins et des formations pour le compte des structures d’une filière ou d’un secteur géographique. Certaines structures sont devenues ainsi chef de file sur la formation comme la Bourse d’aide aux Chômeurs (BAC) à Dax. Cette association intermédiaire, qui appartient à l’ensemblier Défis Bac (une association intermédiaire, une entreprise d’insertion, une entreprise de travail temporaire d’insertion), a coordonné l’ensemble du plan de formation d’une dizaine de structures du territoire. De cette manière « on peut faire un travail de dentelle », estime Emmanuelle Ajon.

Pour les salariés en insertion, les besoins en formation relèvent principalement de la pré qualification et de l’acquisition de savoirs de base indispensables afin d’éviter la mise en échec des personnes les plus éloignées de l’emploi. En ce qui concerne l’encadrement permanent, les SIAE ont pu avancer sur la professionnalisation de leur outil de production (acquisition et formation à des logiciels performants), ou à l’amélioration de compétences techniques.

Travailler ensemble

L’accord-cadre pour développer l’emploi et les compétences et sécuriser les parcours d’insertion dans les SIAE s’intègre au Plan d’appui régional de l’insertion économique (PARIE). Lancé en 2011, ce plan est rattaché à la politique de développement économique. Engagé en 2012 pour trois ans, le dispositif sera évalué à la fin de l’année 2014. Mais il est déjà possible d’indiquer quelques données de bilan. Plus de 130 structures et plus de 1500 personnes ont bénéficié du dispositif de soutien à la formation depuis 2009.

L’un des effets majeurs du dispositif est d’avoir contribué à une culture de la coopération entre SIAE. De la démarche de formation, cette culture s’est propagée à d’autres aspects comme des pratiques d’achats groupés. Par exemple, l’ensemble des SIAE liées à l’économie circulaire en Aquitaine ont mené une réflexion collective sur la recherche de l’outil le plus adapté de gestion des stocks. La réflexion a aidé à optimiser le choix pour aboutir à un achat commun sur lequel ils ont pu être force de négociation du prix.

Philippe Chibani-Jacquot

Pour aller plus loin

Conseil régional Aquitaine
Céline Laroche, chef de service Economie solidaire et IAE
Tél. : 05 57 57 09 30, courriel : celine.laroche@aquitaine.fr

Les articles "Actions en Région" sont réalisés par l'Avise, en partenariat avec l'Association des Régions de France et la Caisse des Dépôts.

Thématiques

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Politiques publiques Région Ressources humaines

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