ENVI – Espaces nouveaux ; Villages innovants : c’est le dispositif mis en place par la Région Bourgogne-Franche-Comté depuis 2016 pour renforcer le vivre ensemble et promouvoir une gouvernance locale citoyenne dans les villages de son territoire. A l’origine, la volonté d’élus régionaux souhaitant impulser un outil calibré pour les territoires ruraux.
Appuyer des démarches participatives
Dans la délégation du Vice-président à l’aménagement des territoires, entre les dispositifs et actions dédiés aux quartiers prioritaires Politique de la ville, aux bourgs-centres (avec près de 40 communes accompagnées) ou aux contrats de territoires, aucun dispositif ne permettait d’accompagner de plus petites initiatives. Hors, certains projets émergents et très locaux, faute de soutien, s’arrêtaient prématurément ou mettaient de nombreuses années à germer avant de pouvoir remonter à travers un territoire de projet par exemple.
Ciblant les communes de moins de 3500 habitants, le dispositif ENVI a été imaginé pour répondre à ce manque. Il s’adresse prioritairement aux collectivités mais peut également soutenir des projets d’économie sociale et solidaire portés par des associations, des SCOP ou des SCIC.
Co-construction, mobilité, nouveaux services
De 2016 à 2018, il s’est concentré sur deux thèmes : l’innovation / les projets innovants, et les démarches participatives / de co-construction. Après un bilan à fin 2018, et suite au succès du dispositif, les élus ont décidé de l’élargir en termes financiers – avec un appui allant jusqu’à 50 000€ contre 15 000€ précédemment -. Deux nouveaux volets sont venus s’ajouter aux démarches de co-construction : la question de la mobilité et les démarches de nouveaux services sur les communes.
En 2019, sur 67 demandes présentées jusque début novembre, 47 projets ont été soutenus pour près de 600 000€ d’aides attribuées, après examen par un comité d’engagement composé à parité d’élus régionaux de la majorité et de l’opposition et d’élus locaux
L’économie sociale et solidaire, une économie moderne
Ce n’est pas un hasard si les acteurs associatifs et coopératifs sont également ciblés : pour Arnaud Mathian, chargé de mission Politiques territoriales à la Région Bourgogne-Franche-Comté, l’ESS est une économie moderne. « Ça me paraît moderne dans le sens où la mobilisation dans les territoires ruraux ne peut plus être portée quasi exclusivement par des personnes engagées dans les conseils municipaux. Ces énergies trouvent d’autres vecteurs, et l’ESS en est un. Grâce à ses valeurs de lien social, de solidarité, elle permet de lier les gens (nouveaux arrivants comme habitants de longue date), les personnes qui veulent être actrices de leur environnement. »
On retrouve dans les exemples d’initiatives de l’ESS le café associatif porté par l’amicale de la roche et la Distillerie sur la commune des Premiers Sapins, l’Epicerie de Gilius, épicerie associative à Gilly-sur-Loire ou encore le Labo de fermentation alimentaire et sociale de Faucogney et la Mer.
Soutenir les dynamiques dans la durée
Si le dispositif répond en partie aux besoins d’ingénierie des petits projets locaux, certains enjeux demeurent, comme celui de soutenir les dynamiques dans la durée. En effet, la notion de temps demeure centrale pour permettre le développement de projets d’innovation sociale. Trop souvent, la recherche de financements par la réponse à de multiples appels à projets s’avère extrêmement consommatrice de ressources, quand elle n’en vient pas à dénaturer le projet en essayant de le faire entrer dans des cadres inadaptés.
En dehors cet enjeu, un autre élément apparaît essentiel pour Arnaud Mathian : la mise en réseau et l’échange. C’est l’une de ses missions : créer du lien entre les projets soutenus dans le cadre du dispositif, avec les contrats territoriaux, ou encore avec les services ESS. Sur un territoire aussi vaste, l’appui de la Région permet ainsi de connecter des initiatives aux valeurs similaires présentes sur différents départements.