La structure nationale compte aujourd'hui 5 salariés, contre 3 avant l’accompagnement!
"Vérifier notre réflexion"
Depuis qu’il a 18 ans, Julien Mast sait ce qu’il veut faire : s’engager dans le monde associatif, dans l’éducation populaire, pour accompagner le plus grand nombre dans la citoyenneté mondiale. Après plusieurs engagements et une formation à l’école 3A, il a cofondé E-graine en décembre 2006 : une association d’éducation au développement et la volonté de "professionnaliser l’éduc’ pop’ qui est encore trop liée aux loisirs".
Dans les premières années, la structure basée dans les Yvelines a pu bénéficier de nombreux accompagnements par le DLA (Dispositif local d’accompagnement) : droit du travail, convention collective, etc., les thématiques abordées sont variées. "Sur de la connaissance sectorielle, comme le DLA sur l’audiovisuel, nous avons appris beaucoup de choses", se souvient Julien Mast. "Sur les autres thématiques, le DLA arrivait souvent pour vérifier notre réflexion, nous permettant aussi une prise de recul". Tout en ouvrant des portes vers les acteurs locaux du financement, notamment, et le monde de l’économie sociale et solidaire plus globalement.
"Grâce à P'INS, j’ai pu recruter une personne pour m’aider dans le développement"
D’abord implantée en Ile-de-France, E-graine a ouvert des antennes plus récemment dans d’autres régions. Parallèlement à ces évolutions, le besoin de structurer le réseau à un échelon supérieur est devenu de plus en plus évident. Sans accompagnement, Julien Mast tâtonne. "J'étais seul et sans budget pour faire un changement d’échelle. C’était vraiment compliqué", se souvient-il. La structure nationale est cependant lancée en mars 2016. Mais à l'exception d'une semaine intensive dans le cadre de la France s'engage, la structure ne bénéficie d'aucun appui.
"A ce moment là, c’était difficile, confie Julien Mast. Sans P’INS, je crois que j’arrêtais". P'INS, c'est un programme proposé par l'Avise et la Fondation Macif pour accompagner les stratégies de duplication, dont E-graine est lauréat en 2017. Lui permettant de faire un bond en avant dans la modélisation du changement d’échelle. Dans le cadre de P’INS, E-graine a également bénéficié d’une aide financière de 20 000 euros. "Aujourd’hui, le développement national ne pèse plus sur les structures locales. Avant, on se demandait si cela les servait ou pas ! Je n’osais pas non plus avancer davantage car je n’avais pas les moyens pour y aller. Grâce à la dotation, j’ai pu recruter une personne pour m’aider dans le développement". La structure nationale d’E-graine compte désormais 5 salariés, contre 3 avant l’accompagnement. Et sur l'ensemble du territoire, le réseau emploie une trentaine de salariés sur cinq localisations.
Même en interne, l’accompagnement a offert à Julien Mast une certaine légitimité : "Sinon, les bénévoles et salariés pensent que c’est le point de vue d’un groupe de personnes, là, la parole est nourrie, accompagnée. C’est plus facilitant pour convaincre de la nécessité de faire évoluer la gouvernance", souligne Julien Mast.
"L’avantage d’un tel accompagnement sur un an, c’est que tu as le temps de voir venir, d’évoluer, de mûrir vraiment les questions, se félicite-t-il. Cela correspond vraiment à ce dont on avait besoin."
En juillet 2018, E-graine a été lauréat de l'appel à projets Fonds social européen (FSE) 2018-2020 "Soutenir le changement d'échelle des entreprises de l'ESS créatrices d'emploi", lancé par l'Avise dans le cadre de sa mission d'organisme intermédiaire FSE. Ce co-financement permettra d'accélérer la mise en oeuvre du déploiement du projet sur l'ensemble du territoire national.
"L’accompagnement labellise la réussite"
Au-delà de l’aide à la réflexion et du financement apportés par ces dispositifs d'accompagnement, E-graine a pu ressurgir dans les réseaux de l’ESS. "L’accompagnement n’a pas forcément révolutionné ce qu’on a fait, mais en revanche, il labellise la réussite, en associant à notre nom la Fondation Macif et l’Avise. Ça fait vraiment du bien ! On est de nouveau pris en compte par les partenaires de l’ESS, les territoires, etc."
En 12 ans, Julien Mast a vu évoluer les accompagnements, notamment une réelle "professionnalisation du secteur", avec plus de "maturité" dans les dispositifs. "Il y a une complémentarité entre les différents types d’accompagnement, souligne-t-il également. Pour moi, le DLA, par exemple, répond à une question ponctuelle, qu’on peut avoir dans une phase de stabilisation, accompagner une réflexion précise, sur un sujet. P’INS, à l’inverse, est beaucoup plus structurant, va aider à franchir une étape". Grâce à cet accompagnement, E-graine a pu lancer une feuille de route avec un objectif clair : être présent sur l’ensemble du territoire d’ici 2022. Et l’association espère bien pouvoir s’appuyer sur les incubateurs locaux pour lancer les nouvelles antennes.
>Télécharger le schéma des grandes étapes d'accompagnement de E-graine