La Tournée des territoires entreprenants en Occitanie
Suite à la sortie du livre blanc "Coopérer avec les incubateurs et accélérateurs de l'ESS pour développer l'innovation sociale sur les territoires", l'Avise et les membres de la Communauté Émergence & Accélération organisent la Tournée des territoires entreprenants : une série d’évènements à travers la France pour valoriser le rôle des structures de l'accompagnement à la création d’entreprises de l’ESS et de l’innovation sociale dans la transition écologique et solidaire.
Dans ce cadre, la CRESS Occitanie a organisé le 21 juin dernier une rencontre, intitulée « Parlons Coopération ! ». Cet évènement a réuni les structures de l’écosystème d’accompagnement et de financement de l’ESS d’Occitanie, ainsi que tous les acteurs et parties prenantes qui concourent à son bon fonctionnement. Retours sur les enjeux de l’accompagnement des entreprises de l’ESS en Occitanie et sur l’évènement avec Clémentine Camara, chargée d’animation et de développement territorial à la CRESS Occitanie.
Quels sont les enjeux de l’accompagnement des entreprises de l’ESS en Occitanie ?
Le dynamisme de l’ESS en Occitanie (4ème région en termes de poids de l’ESS dans le total des emplois salariés) tient à un écosystème d’accompagnement et de financement bien développé et interconnecté, ainsi qu’à la proactivité et à l’implication des collectivités et services publics. Nous avons pour défi collectif de continuer à organiser un écosystème qui permette aux entreprises de l’ESS de se développer avec toutes les spécificités de leur mode d’entreprendre, d’articuler au plus juste les ressources existantes et d’apporter des réponses collectives aux besoins des territoires.
On observe cependant des disparités d’accès aux dispositifs au sein de la région : si les métropoles sont bien couvertes, la question de l’accessibilité se pose en dehors de ces espaces. En outre, l’orientation au sein de l’écosystème peut paraître ardue au premier abord, du fait du grand nombre de structures intervenant à des échelons différents et sur des secteurs d’activité spécifiques, et dont les rôles et conditions d’intervention, parfois même l’existence, sont souvent mal connus.
En quoi la coopération entre les structures d’accompagnement est un enjeu important ?
Les acteurs de l’accompagnement ne peuvent pas, et surtout ne veulent pas, agir seuls. Travailler en réseau permet d’apporter de nouvelles idées et outils, de mutualiser des moyens, de s’entraider, etc. Cela permet aussi d’identifier les « trous dans la raquette » pour mieux agir en complémentarité, en créant par exemple des passerelles entre les dispositifs, pour au final mieux répondre aux besoins des porteurs de projet.
Les premiers développements d’affaires des entreprises de l’ESS se font avec leurs pairs, via des prestations, achats de matériel etc. Dans le même ordre d’idée, la coopération entre structures d’accompagnement et de financement de l’ESS permet de capter et de créer des projets plus solides, qui vont faire vivre l’ensemble de l’écosystème et, par ricochet, le territoire. La détection et l’émergence de projets de l’ESS est un enjeu commun prioritaire, l’ESS étant une économie respectueuse de l’humain et de l’environnement, répondant à des besoins réels, non couverts sur les territoires.
Qu’a apporté l’évènement et quelles sont les prochaines étapes ?
La rencontre « Parlons Coopération ! » avait pour objectif d’échanger sur les pratiques régionales de coopération entre les structures d’accompagnement de l’ESS. Pendant cet évènement, les participants ont (ré)affirmer leur envie de mieux coopérer au service du développement de l’ESS sur les territoires et ont identifier les besoins prioritaires pour répondre à cet enjeu :
- développer l’interconnaissance, notion centrale pour permettre la coopération ;
- penser en termes de parcours et de continuité dans l’accompagnement, pour accompagner les personnes dans toutes les phases de vie de leur projet ;
- rendre l’accompagnement accessible sur tous les territoires, en développant de nouvelles formes d’accompagnement.
L’interconnaissance n’est pas nécessairement spontanée, il faut donc s’attacher à créer les espaces pour l’encourager et la développer. Cela peut passer par la réalisation de projets collectifs, la formalisation de réseaux, le développement d’outils numériques telles que des cartographies, des ateliers d’échanges de pratiques, etc. Une place importante a aussi été donnée à la rencontre en présentiel pour permettre des échanges informels, souvent prolifiques.
D’autres pistes ont commencé à être explorées avec l’ensemble des acteurs pour amener l’accompagnement sur l’ensemble de la région, et notamment au cœur des territoires ruraux : renforcer le travail en réseau en créant les espaces d’échanges adaptés, faciliter la lisibilité des acteurs et créer des passerelles entre les dispositifs.