Interview
Kevin Guillermin, directeur général de GRAP

Le besoin d’accompagnement s’est fait ressentir à mesure que la structure grossissait

Publié le 24 janvier 2019 - Mise à jour le 29 janvier 2019
Le Groupement Régional Alimentaire de Proximité (GRAP) agit, depuis 2012, pour développer une filière alimentaire biologique, locale et pérenne en région lyonnaise. En six ans l’entreprise s’est fortement développée, elle va prochainement ouvrir trois nouvelles antennes dans la région. Kévin Guillermin nous explique comment GRAP a su s’entourer au fil de son développement d’acteurs de l’accompagnement spécialisés.
Schéma étapes d'accompagnement de GRAP, Avise 2019
Kevin guillermin, directeur général de GRAP

"Nous avons pu trouver des réponses à nos questionnements"

Coopérative implantée dans la région lyonnaise, GRAP a pour objectif de développer une alimentation biologique et locale, en créant des canaux de distribution et des activités pérennes. Le groupement comporte aussi une CAE (coopérative d’activité et d’emploi) qui accueille des entrepreneurs du secteur. Lancé fin 2012, GRAP est pensé en collectif dès le départ. "Les gens qui le portaient avaient déjà pas mal de compétences, notamment en gestion, se souvient Kévin Guillermin. Une bonne partie des accompagnements sont centrés sur cette question, donc nous étions moins en demande qu’un porteur de projet classique. J’avais déjà fait des business plans et le co-gérant avait aussi déjà monté 2 ou 3 entreprises".

GRAP a cependant bénéficié, au moment de sa création, d’un accompagnement de l’Union régionale des Scop (URSCOP) Auvergne-Rhône-Alpes "centré sur l’économique et le juridique", explique Kévin Guillermin, directeur général de GRAP. "Pour nous, il était naturel de travailler avec eux, comme nous étions dans un projet de coopérative. L’URSCOP était un partenaire potentiel important pour notre développement." GRAP a ainsi pu être accompagné sur la rédaction des statuts de la SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif) et sur le choix de la gouvernance, ainsi que sur la question du tour de table. "L’URSCOP nous a également apporté la dimension mobilisation des partenaires", poursuit Kévin Guillermin. Sans oublier l’accès aux outils financiers du mouvement coopératif, des prêts ou des garanties.

"Avec l’URSCOP nous avons pu trouver des réponses à nos questionnements, et cela nous a permis de nous rassurer, se souvient le co-fondateur. Nous avancions sur un truc qui n’existait pas tellement… et des gens qui étaient déjà dans le circuit nous disaient que ce qu’on imaginait n’était pas complètement farfelu et qu’ils nous suivaient". Une sorte de validation par des professionnels, donc, clairement encourageante pour les entrepreneurs et qui ouvre la porte vers une reconnaissance institutionnelle.

"Quand on crée une structure, on a peu de temps pour se former"

Alors que la question du changement d’échelle commençait à interroger les équipes de GRAP, sollicitées parfois par des acteurs présents dans d’autres régions, la structure a fait le choix de candidater au programme P’INS, proposé par l’Avise et la Fondation Macif pour les stratégies de duplication, en 2016. "Nous avons répondu à l’appel à projets car il y avait un financement à la clé. A ce moment-là, l’accompagnement nous intéressait peu… mais finalement, il aura été une très bonne surprise !", poursuit Kévin Guillermin. "Nous l’avons vécu comme un temps de formation, parce que finalement, quand on crée une structure, on prend peu le temps de se former soi-même". Kévin Guillermin dit avoir apprécié d’avoir le temps de se "poser", de "réfléchir". "Par rapport à notre stratégie d’essaimage, nous avons répondu bien en amont par rapport à d’autres structures. Nous n’étions pas encore dans une dynamique de création d’antenne. Du coup, c’était bien de poser les choses de manière théorique et de reposer le modèle."

"Un gros coup d’accélérateur"

Etape suivante pour GRAP : French Impact, dont la structure est lauréate. "Une forme de suite, après P’INS". Et l’occasion d’approfondir et de faire évoluer la modélisation du changement d’échelle. La dimension accompagnement va débuter prochainement, avec des rencontres, une évaluation de l’impact social et des rassemblements avec les autres lauréats. Grâce au financement de French Impact, GRAP va pouvoir ouvrir trois nouvelles antennes en Auvergne-Rhône-Alpes. "Cela représente un gros coup d’accélérateur : on a pu recruter 3 personnes en 6 mois au lieu de 3 ans", se félicite l’entrepreneur.

En décembre 2018, GRAP a aussi été lauréat de l'appel à projets Fonds social européen (FSE) 2018-2020 "Soutenir le changement d'échelle des entreprises de l'ESS créatrices d'emploi", lancé par l'Avise dans le cadre de sa mission d'organisme intermédiaire FSE. Ce co-financement permettra d'accélérer la mise en oeuvre du déploiement du projet sur d'autres territoires.

Parallèlement aux programmes labellisés ESS, GRAP a également été repéré par le programme Pépites de la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon, qui accompagne des projets en hypercroissance. "Nous commençons juste cet accompagnement de deux ans, qui va consister en une mission de conseil sur des problématiques où on touche nos limites, par exemple sur l’organisation des services, une semi-automatisation, etc. C’est intéressant pour nous car cela touche à des champs de compétences que personne n’a vraiment dans l’équipe". C’est ainsi que fonctionne GRAP : en s’appuyant sur les connaissances des personnes de la structure et se tournant vers des partenaires quand nécessaire.

>Télécharger le schéma des grandes étapes d'accompagnement de GRAP

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