Interview
Dispositif local d'accompagnement (DLA)

Le DLA accompagne les structures de l'ESS dans leur recherche de financements

Publié le 07 avril 2020 - Mise à jour le 12 octobre 2020
Située dans les Hautes Alpes, Cimalpes, la cinémathèque de Montagne a pour mission de recenser et sauvegarder tous les films tournés en zone de montagne depuis l’invention du cinéma. En 2017, l’association lance un projet ambitieux : réhabiliter l’Usine Badin pour en faire un lieu de cinéma. Gilles Charensol, fondateur de l’association, nous explique comment un accompagnement DLA leur a permis d'interroger leur modèle économique et de se former au financement participatif.

Le diagnostic DLA, un outil puissant pour consolider son modèle économique

Le Dispositif local d'accompagnement (DLA) est un dispositif public qui permet aux associations employeuses, structures d’insertion par l’activité économique et autres entreprises d’utilité sociale, de bénéficier d’accompagnements sur mesure afin de développer leurs activités, de se consolider, de créer ou pérenniser des emplois mais aussi afin d'étudier son modèle économique et développer et renouveler ses sources de financement

En 2012, l'association Cimalpes a pris contact avec le DLA de son département pour obtenir une étude sur les besoins de sa structure. "Nous étions à un stade de développement qui nécessitait de se poser les bonnes questions pour pérenniser notre activité et se consolider. La recommandation qui était ressortie est qu’il fallait ouvrir la cinémathèque au public. Ce que nous avons fait quelques années plus tard avec le projet de réhabilitation de l’Usine Badin qui nous a permis d'organiser des projections et créer un musée sur le cinéma de montagne."

La première étape du projet était de pouvoir réunir les fonds nécessaires à sa mise en œuvre. Cimalpes possédait un réseau opérationnel pour mobiliser des fonds publics (collectivités, département, région, fonds européens, etc.) qui n'était néanmoins pas suffisant. La nécessité de mobiliser des fonds privés s’est ainsi rapidement imposée.

« La question que nous nous posions était de savoir comment économiquement, une petite association comme la nôtre allait pouvoir porter ce grand projet de 2,5 millions d’euros. Nous avions vraiment besoin d’être accompagnés et nous avons décidé de solliciter à nouveau le DLA. »

Un accompagnement collectif pour comprendre les clés du financement participatif

Hasard du calendrier, le DLA des Hautes-Alpes proposait un accompagnement collectif sur le financement participatif, afin de répondre aux besoins que ce sujet transversal fait émerger chez les bénéficiaires du DLA. L'accompagnement, notamment composé de 5 jours de formation, visait ainsi à transmettre des clés pour mobiliser une communauté autour de son projet, des outils opérationnels et des méthodologies concrètes pour mettre en oeuvre sa démarche de financement participatif.

« Nous étions plusieurs associations avec des besoins spécifiques. Les premiers jours ont permis d’apprendre à connaître les autres projets, mais surtout à se connaître soi-même. On réalise qu’on ne se connaît pas toujours très bien et que le regard d’autres structures sur notre organisation est très important. Si au départ, nous ne comprenions pas très bien l’enjeu, nous avons rapidement réalisé que pour utiliser l’outil de financement participatif, il faut être capable de se raconter. »

Cilmalpes a ensuite pu bénéficier d’un accompagnement individuel pour affiner son plan d’action et entamer la collecte. À cette occasion, l’association a pu s'appuyer sur l'experience de nombreux projets accompagnés par le DLA au long de leur financement participatif et éviter ainsi les principaux écueils de ce type de démarche.

La vision transversale du projet, un atout du DLA

Si les fondations n’ont pas répondu aussi positivement que ce qu'aurait espéré l'équipe de Cilmalpes, qui avait envisagé celles-ci comme l'un des cœurs de cible de la campagne, la recherche de financements participatifs a été une réussite : « L’objectif que nous nous étions fixé était de 120 000 euros : 40 000 euros venant de particuliers et 80 000 d’entreprises ou de fondations. Nous avons, aujourd’hui quasiment réuni la somme que nous espérions. C’est un beau succès ! »

« Depuis sept ans, la structure est passée par de nombreuses phases : des très hautes des très basses. Nous avons parfois abandonné, puis repris. Mais nous avons persévéré. Pour une petite association comme la nôtre, les temps sont durs. Si on ne se projette pas dans de nouveaux projets tout en étant accompagné, nous risquons de disparaître. »

Selon Gilles Charensol, l’accompagnement a été très important, car il a permis au-delà de la collecte de fonds, de mettre en forme le projet, de ressouder l'équipe et même de développer la structure avec l’embauche d’une nouvelle personne.

« Nous avions sollicité le DLA sur un point précis et nous sommes ressorti avec une vision globale de ce que sera la cinémathèque demain. »

L'Avise et le DLA

Depuis 2002, l'Avise est coordinateur national du DLA et réalise 3 missions clés :

  • Animer le réseau de 127 structures porteuses présentes sur tous les départements et régions françaises ;
  • Créer de l’outillage et des formations afin d’accompagner les chargé.e.s de mission du DLA dans la réalisation de leur accompagnement auprès des structures ;
  • Mesurer l’impact global du dispositif

Enfin, au cœur d’un dispositif qui accompagne chaque année 6000 structures de l’ESS qui se confrontent aux réalités et enjeux du secteur, l’Avise met en avant des histoires inspirantes d’accompagnement pour valoriser les réussites de l’ESS sur les territoires.

>> Pour plus d'informations sur le DLA, consultez www.info-dla.fr

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