Le DLA, une réponse aux enjeux de la crise sanitaire ?
Cet article a été rédigé par Jean-François Simon, Responsable du pôle DLA à l'Avise pour Associations Mode d'Emploi, juin 2020
Une gouvernance rénovée
Présent sur tous les territoires de métropole et des outre-mer, le DLA est porté aux niveaux régional et départemental par des structures largement fédérées à des réseaux nationaux (France Active, le Mouvement associatif, BGE, Ligue de l’enseignement, ESS France/CNCRESS), reconnues pour leurs compétences en matière d’accompagnement et/ou de financement de l’ESS. Celles-ci sont conventionnées pour trois ans. En 2019, un appel à projets a permis de renouveler ou de confirmer pour la période 2020-2022 les 17 opérateurs régionaux du DLA et les 103 opérateurs départementaux.
Les opérateurs DLA nouvellement conventionnés auront à cœur de mettre en place les évolutions du dispositif issues du chantier de refonte, baptisé DLA 2020 et lancé en 2019, qui a permis de rénover sa gouvernance à tous les échelons.
Au niveau national, ESS France a été intégré dans les instances nationales de pilotage du dispositif, qui regroupait jusqu’alors le Haut-Commissariat à l’ESS et à l’innovation sociale, la Banque des Territoires, le Mouvement Associatif et l’Association des Régions de France. Cette intégration renforce ainsi la place donnée aux représentants des structures bénéficiaires.
Comités régionaux
L’échelon régional connaît également une refonte en profondeur en instituant la mise en place de comités stratégiques régionaux, composés des représentants en régions de l’ensemble des pilotes nationaux. Ceux-ci seront appuyés par les DLA régionaux et ont pour mission de décliner les objectifs nationaux en adéquation avec les besoins des territoires.
Ces comités pourront par ailleurs être appuyés par des comités régionaux d’orientation permettant d’asseoir les stratégies régionales sur la consultation d’un panel élargi d’acteurs financeurs ou non du dispositif. À travers cette évolution, le DLA s’ancre encore un peu plus dans les territoires.
Enfin, les DLA régionaux se sont également vus confier une responsabilité étendue d’animation des DLA départementaux de leurs régions.
Indicateurs de pilotage
Le chantier DLA 2020 prévoit également de faire évoluer les indicateurs de pilotage et de performance du dispositif, ainsi que la refonte du système d’information sur lequel le DLA s’appuie depuis une douzaine d’années et qui répertorie les informations concernant les plus de 65 000 structures accompagnées depuis la création du dispositif. Ce chantier constitue évidemment une avancée stratégique essentielle.
Parallèlement, le Comité stratégique national du DLA a lancé une réflexion visant à repenser l’organisation générale des apports en ressources, portée aujourd’hui essentiellement par 6 centres de ressources DLA (CRDLA) sectoriels et thématiques. Cette réflexion s’appuie à la fois sur l’évaluation des besoins des chargés de mission DLA et sur l’expérience acquise au fil du temps par les CRDLA.
Nouvelle méthodologie
Ce chantier de refonte a également permis de réaffirmer la place des chargé-es de mission DLA au cœur d’une démarche d’accompagnement renforcée, constitué de 5 phases (voir schéma ci-desus). Parmi celles-ci, la mise en place d’un diagnostic partagé avec la structure bénéficiaire.
Ce cadre méthodologique commun aux DLA permet de croiser, en partant de la problématique rencontrée par la structure bénéficiaire, approche globale intégrant l’analyse de l’environnement d’une part et systémique, liée aux modes d’organisation et de gouvernance de la structure d’autre part. Cette approche fournit une vision à 360° et favorise l’élaboration d’un parcours d’accompagnement qui peut mobiliser un panel étendu de solutions (conseil, formation, mise en réseau avec les acteurs du territoire…) en réponse aux enjeux mis en lumière par le diagnostic.
La coordination et le suivi de l’accompagnement constituent les deux dernières phases de la démarche. Des évaluations de l’impact de l’accompagnement sur les structures bénéficiaires peuvent ainsi être réalisées jusqu’à deux ans après l’accompagnement, en particulier sur la dimension employeuse et sur le fonctionnement global de la structure.
Accompagner la reprise
L’activité du DLA a bien évidemment été impactée par la crise sanitaire. À travers l’action de ses 200 chargés de mission, le DLA s’est organisé, partout en France pour orienter à court terme les structures les plus en difficulté vers les dispositifs de soutien les plus adéquats : dispositifs nationaux et régionaux, fonds d’urgences territoriaux ou sectoriels en cours de construction, outils financiers proposés par France Active, etc.
Le DLA est également associé à la mise en œuvre du « dispositif de secours ESS », impulsé par le Haut-Commissaire à l’ESS et à l’innovation sociale, qui permet à des associations employeuses de moins de 3 salariés, en difficulté, de recevoir une aide d’urgence d’un montant de 5 000 euros sous forme de subvention conditionnée à la mise en place d’un accompagnement par un DLA pour l’accompagner dans sa relance.
Le prochain enjeu est bien évidemment d’accompagner la reprise d’activité des nombreuses structures impactées par la crise. L’expertise des chargé-es de mission comme leur connaissance fine des réalités locales seront mises à contribution avec notamment pour objectif d’appuyer les structures dans leur réflexion visant à adapter leurs stratégies, à renforcer ou adapter leurs modèles économiques, à imaginer de nouvelles formes d’organisation et à développer des partenariats innovants.
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