Le Transfert de savoir-faire : l'expérience du PTCE Coop'actions
Un dispositif de pair à pair à destination des PTCE
Intégré au bouquet de services PTCE, le TSF est un dispositif de professionnalisation de pair à pair permettant aux salariés de structures porteuses ou membres d’un PTCE de bénéficier d’un partage d’expérience et d’un transfert de compétences formalisé de la part d’un Compagnon PTCE. Lancé en février 2022, ce dispositif est mobilisable par l’ensemble des PTCE figurant sur la liste des lauréats de l’AMI PTCE émergents 2021 ou signataires de la charte actualisée des PTCE. Il peut être mobilisé afin de monter en compétences sur une ou plusieurs thématiques liées au développement d’un PTCE : animation, modèle économique, ingénierie, fonction R&D, lien aux collectivités, approche filière, etc.
>> Pour le mobiliser, se rapprocher de l’Avise en contactant Alice Deceuninck
Pourquoi avoir mobilisé un TSF ?
Kamel Dembri, directeur de Coop’actions : "En tant que PTCE émergent, nous sommes preneurs de tous les outils proposés dans le cadre du bouquet de services national afin de nous aider à avancer et faciliter la structuration de notre démarche. Nous avons ainsi pu participer à la visite fertile organisée à Figeac, auprès de Figeacteurs.
Il nous semblait très pertinent de poursuivre ces rencontres et de découvrir en profondeur le fonctionnement d'une dynamique proche de ce que nous souhaiterions mettre en place. Ainsi, ayant pu rencontrer le Clus'Ter Jura à plusieurs reprises en amont lors d'évènements rassemblant les PTCE, nous l'avons tout de suite identifié comme une expérience pouvant nourrir notre ligne directrice - à savoir, l'émergence de projets collaboratifs et les démarches de transition.
Nous citons régulièrement le Clus'Ter Jura comme un exemple, d'autant plus que nos contextes territoriaux sont proches (présence de vignobles, projet d’économie circulaire, présence d'EPCI plutôt ruraux à l'échelle du Pays, construction d'un PAT, etc.). De même, bien que nous ne soyons pas structurés en SCIC comme le Clus'Ter Jura, nous souhaitions découvrir ce que cela implique."
Pierre-François Bernard, directeur du Clus'Ter Jura : "Nous avons accepté la demande de Coop'actions sans hésiter, et ce pour plusieurs raisons. D'abord, afin de pouvoir à notre tour alimenter la boucle de l'apprentissage, dont nous avions pu bénéficier dans le passé. Il est vrai que l'indemnisation prévue nous a permis de pouvoir l'envisager de manière bien plus sereine : cela assure la disponibilité de notre équipe pour pouvoir accueillir le PTCE émergent au mieux.
Notre équipe était d'ailleurs très demandeuse de cet échange : cela a été également très enrichissant pour nous, en termes d'identification de signaux faibles, d'échange et de partage sur les méthodes, les visions de chacun. Personnellement, je crois fortement en la communauté PTCE que nous essayons de faire émerger à l'échelle nationale. Dès 2014, les voyages apprenants nous ont beaucoup nourri. C'est le premier Transfert de savoir-faire que nous réalisons, et nous sommes prêts et enthousiastes à l'idée de réitérer."
Quelles ont été les problématiques travaillées ensemble ?
Kamel Dembri : "Ce TSF nous a permis d'aborder avant tout des questions de méthodologie et de son agilité : comment mettre en place des projets en coopération avec des acteurs variés, comment aborder les relations avec les EPCI (échelon complexe selon la compréhension des élus des démarches de coopération et de décloisonnement), quel rôle attribuer au comité de coopération...
Nous avons également eu la chance de pouvoir participer à l'assemblée générale du Clus'Ter JJura, ce qui offre de nombreuses nouvelles idées et permet de découvrir en profondeur le fonctionnement du Clus'Ter Jura en tant que SCIC. Nous avons également pu réaliser des séances de codéveloppement avec l'ensemble de l'équipe, et nous saisir de la richesse humaine pour réfléchir à un évènement que nous allons organiser pour célébrer et valoriser notre pôle de coopération, ou encore préparer au mieux l’animation de notre écosystème coopératif d’acteurs. Nous avons réfléchi ensemble au déroulé le plus pertinent, à la meilleure façon d'y intégrer les élus..."
Pierre-François Bernard : "Ce TSF nous a permis en synthèse de parler impulsion, méthodes, et d'organiser des visites de projets. Le programme a été pensé afin de ne pas uniquement effectuer du "travail en salle", mais d'aller à la rencontre des projets, des partenaires, d'expérimenter de nouveaux formats d'échange. Nous avons particulièrement apprécié d'explorer avec Coop'actions la question de l'animation coopérative, à travers notamment le comité de coopération, et d'échanger nos points de vue sur ce sujet."
Quelle a été la plus-value de cette expérience ? Quels sont les grands enseignements que vous en tirez ?
Kamel Dembri : "Ce qui m'a vraiment marqué, c'est de comprendre le rôle et l'intérêt du Clus'Ter Jura selon les collectivités : un véritable outil à leur service, certes pas toujours simple à appréhender, ni de s'en saisir. Sur la question de la méthodologie, l'enseignement clef serait selon moi le positionnement de notre structure. Nous animons aujourd'hui une démarche d'écologie industrielle : en tant que directeur, j'ai fait le cheminement, grâce à ce TSF, de notre rôle qui est plutôt de faire émerger des projets collectifs, d’animer dans la phase de demarrage, puis transférer la démarche à des porteurs qui vont les prendre en charge dans la durée.
Nous ne réalisons pas, comme le Clus'Ter Jura à travers la Fabrique à initiatives, des études, des accompagnements spécifiques - nous nous appuyons plutôt sur les acteurs du territoire, mobilisés dans notre comité de coopération (comme ATIS, France active, un Incubateur ESS, des collectivités, une coopérative d’activité et d’emploi… par exemple) pour le faire. La Fab’coop se positionne ainsi comme un acteur de l'émergence et de l'accélération de projets de transition.
Enfin, je repars également avec beaucoup d'intérêt pour l'idée d'un Fonds d'impulsion, ainsi que pour la notion d'association agréée qui nous permettra demain de pouvoir réfléchir à des structurations différentes. J'ai également en tête des potentiels futurs financeurs. J'aimerais éventuellement pouvoir revenir sur place, avec une délégation d’élus et d’acteurs locaux, pour qu'ils puissent avoir une vision concrète de ce qui est possible de faire sur un territoire ayant des problématiques similaires."
Pierre-François Bernard : "Devoir structurer l'ordre du jour sur un temps limité nous a permis de faire un travail précieux d'identification de nos plus-values. J'ai particulièrement apprécié l'expérimentation du codéveloppement, qui oblige les deux structures à donner autant qu'elles reçoivent, et permet d'alterner les formats. Le demandeur doit ainsi formuler une problématique claire."
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