Le Transfert de savoir-faire : l'expérience du PTCE Emergence Hénin-Carvin
Pourquoi avoir mobilisé un Transfert de savoir-faire (TSF) ?
Guillaume Claeyssens, directeur de DIE (dynamique insertion emploi) : Notre PTCE comporte quatre axes de développement issus d’une réflexion commune sur le territoire, dont l’axe alimentation durable. J’en suis référent avec Brigitte Monseu, Directrice de développement à l’Apei d’Hénin Carvin. Nous avions besoin de creuser les notions d’archipel nourricier, d’écopôle alimentaire, de transition agricole... Nous avons fait le choix de nous acculturer en bénéficiant de l’expérience de voisins plus expérimentés afin de donner davantage de concret et de consistance à notre vision de l’axe alimentation et de mieux structurer le projet. Cette démarche s’inscrit aussi dans le contexte du Projet Alimentaire Territorial (PAT) émergent de la Communauté d’Agglomération d’Hénin-Carvin. Nous souhaitons faire des propositions de fiches-action alimentaires.
Célia Potdevin, directrice adjointe des Anges Gardins : Le TSF est quelque chose que l’on pratique beaucoup, dans un premier temps au sein du réseau Cocagne. Nous avions déjà été sollicités par un autre PTCE émergent, dans la Vallée de la Marne, et cela avait été une belle expérience de rencontre. Nourrir le projet de l’autre à partir de nos expériences, sans calquer notre projet sur le leur est un exercice très intéressant. Naturellement, nous souhaitons contribuer à nourrir leurs réflexions, leur cheminement et leur permettre d’éviter les écueils que nous avons rencontré. Ces échanges sont très enrichissants, donc en réaliser un second nous donnait envie.
Quelles ont été les problématiques travaillées ensemble ?
Célia Potdevin : Nous avons proposé de faire deux journées sur deux sites différents, chacun ayant un contexte spécifique (rural, production agricole vs. urbain, terrains plus morcelés). Il nous paraissait important que le PTCE émergent puisse visiter les deux. Ces deux expériences montrent qu’il y a un équilibre, une hybridation à trouver entre les endroits productifs, l’autoproduction accompagnée, les endroits pour l’animation, l’occupation… Tous ces modèles ont de la valeur et contribuent à l’avancée de la question alimentaire sur le territoire. Ils sont également à des stades d’avancement différents : un projet qui démarre, un projet qui aboutit… Cela prouve que l’on peut aller loin, mais on peut aussi démarrer petit (avec une micro ferme, un tout petit terrain, peu de salariés...). Cela nous a également permis d'évoquer d’autres problématiques, comme les méthodes pour embarquer les citoyens dans le projet.
Guillaume Claeyssens : L’objectif du TSF a été atteint. Il nous a permis de structurer les actions que l’on souhaitait entreprendre. Nous nous posions plein de questions en amont, nous avions des inquiétudes, notamment par rapport au foncier. Ce TSF nous a permis de mettre du sens derrière des notions abstraites, et nous avons catégorisé les différents types de jardin (les légumes pour les paniers solidaires, les jardins partagés, l’autoproduction, etc.). La visite du tiers-lieu alimentaire était très intéressante. Concernant notre modèle économique, nous avons aussi compris que nous allons monter crescendo et avons identifié des fonds qui pourront soutenir notre projet.
Quelle a été la plus-value de cette expérience ? Quels grands enseignements en tirez-vous ?
Guillaume Claeyssens : Grâce au TSF, nous savons désormais ce que nous voulons faire. Nous sommes optimistes et davantage sereins. Il s'agit d'un nouveau métier pour nous. Nous visualisons d’autres projets. Nous ne pouvons que le recommander. La réalisation de ce TSF permet aussi d’être crédible par rapport aux négociations en cours : en effet, tous les archipels nourriciers du Nord-Pas-de-Calais essaient de répondre actuellement à un appel à projets conjoint plutôt que de chacun déposer des dossiers dans son coin.
Célia Potdevin : Nous souhaitons créer ensemble. Le TSF permet de nous aider à avancer dans la coopération. Rencontrer l’autre pour aller plus loin avec lui plutôt que de rester chacun dans son coin. Nous aimons partir du concret, faire témoigner des usagers, etc. J’ai personnellement réalisé deux TSF : à chaque fois, cela est très enthousiasmant pour nous aussi. Nous les voyons cheminer, la maturation est très intéressante.
Ce TSF a pu être réalisé à la suite des échanges avec Jacques Parent, consultant de la société Inédit Conseil qui accompagne le PTCE Émergence Hénin Carvin. Les suites du TSF seront suivies par Léa Marie, agent de développement du PTCE qui vient de prendre ses fonctions.
En savoir plus
>> Découvrir l’Ecopôle alimentaire
>> Découvrir le PTCE Hénin-Carvin
>> Pour mobiliser un TSF en tant que PTCE, consultez notre fiche pratique