L’essor du crowdfunding solidaire et de proximité
Né aux Etats-Unis en 1997, le crowdfunding met en relation des porteurs de projets en recherche de financement et des personnes souhaitant donner un sens à leur argent, en apportant une contribution financière au projet de leur choix.
Ce mécanisme innovant permet de récolter des fonds auprès d’un large public, en vue de financer un projet créatif (musique, édition, film, etc.) ou entrepreneurial.
Un levier de financement pour l’ESS
Les entreprises de l’ESS sont les principales destinataires des fonds levés grâce au crowdfunding. Véritable opportunité pour les structures de l’ESS, ces dernières ont « souvent le profil idéal pour solliciter le financement participatif : avoir un projet porteur de sens, être entouré d’une communauté qui soutient le projet et pouvoir donner des résultats concrets permis par le financement » (extrait du guide du financement de l’entrepreneuriat social et de l’économie sociale et solidaire réalisé par SPEAR).
Aujourd’hui en France, les plateformes de finance participative se distinguent prioritairement par le mode de financement qu’elles proposent.
Reposant sur le don, Kisskissbankbank, Ulule, Babeldoor proposent des contreparties en nature ou numéraires à chaque financeur. Destiné aux porteurs de projets qui souhaitent créer ou développer leur structure, le système de prêt est le mode de financement choisi par des plateformes comme FriendsClear, HelloMerci ou SPEAR. Enfin, Wiseed et Anaxago privilégient l’investissement en capital. Si la plupart des plateformes mettent régulièrement en ligne des projets proches des valeurs de l’ESS, certaines se spécialisent.
Certaines plateformes plus réçentes mises sur la carte de la proximité en mettant en relation porteurs de projets locaux et habitants du quartier (Bulbintown ) ou de la région (Cowfunding lancée en septembre 2013 en Nord-pas-de Calais). Valorisant des projets locaux, la logique reste la même que Kisskissbankbank ou Ulule : les soutiens choisissent parmi un ensemble de contreparties, en fonction de la hauteur de leur engagement.
L’émergence de nouvelles plateformes locales orientées ESS
De nouvelles plateformes se spécialisent dans les projets ESS de proximité. En Bourgogne, le Pôle d’économie solidaire de Dijon, Active 71 et la Fédération des Foyers ruraux de l’Yonne ont ainsi annoncé la création de la plateforme « Graines de start ». Cette future vitrine régionale de la souscription par Internet est réservée aux projets solidaires. Au-delà du financement, les porteurs de projet pourront bénéficier d’un accompagnement du Mouves qui fédère et représente les entrepreneurs sociaux. Le financement de la plateforme est assuré à 50% par le Fonds social européen (FSE) et à 50% par le Conseil régional de Bourgogne, la Ville de Dijon et par la mutuelle AG2R La Mondiale.
Des modèles de plateformes similaires sont à l’étude dans d’autres Régions, au rang desquelles la Région Poitou-Charentes. Les financeurs de l’ESS de la Région (IPCA - France Active en Poitou-Charentes, l’Adie, l’Urscop, les Cigales) voient dans cette plateforme l’opportunité de compléter les besoins de financement des porteurs de projets qu’ils soutiennent. Le 21 septembre dernier, ils ont obtenu l’accord pour un financement européen permettant l’étude préalable à la mise en place de la plateforme.
En savoir plus
- Portail du ministère du redressement production et guide du financement participatif
- Guide du financement de l’entrepreneuriat social et de l’économie sociale et solidaire, réalisé par SPEAR
- Livre blanc de la finance participative
- Décideurs en Région, "Le crowdfunding, un levier pour l’ESS ?" , novembre 2013
Les articles "Actions en Région" sont réalisés par l'Avise en partenariat avec l'Association des Régions de France et la Caisse des Dépôts.