L'Institut des territoires coopératifs, un centre d'action-recherche
Quand et comment est né l'Institut des territoires coopératifs ?
L’InsTerCoop est né en 2015, à l’initiative de la société Inovane, créée en 2002 pour accompagner différentes structures à concevoir et réussir la mise en œuvre de leurs projets d’avenir. Ces 15 années d’expérience nous ont montré que les coopérations réussies et durables font appel à des ressources que leurs acteurs mobilisent le plus souvent de façon inconsciente.
Pour donner suite à notre activité de prestation et entreprendre un travail de recherche sur le processus coopératif, nous avons créé l'InsTerCoop. C'est en 2016 que l'Observatoire de l'implicite voit le jour. « Implicite » car, dans la coopération, la part du non-pensé est plus importante que ce qui est dit ou visible.
C’est en croisant les expériences des acteurs de terrain que l’InsTerCoop nourrit sa recherche sur le « comment coopérer ». Notre travail prend corps dans une démarche d'itinérance, où nous partons à la rencontre d'une dizaine de collectifs ou projets collectifs, à pied et avec notre sac-à-dos, durant 5 ou 6 semaines.
En quoi consiste le travail effectué avec les différents collectifs ?
Cette démarche, c'est la possibilité de mettre à l'épreuve nos recherches sur le territoire dans un principe d'action-recherche : l'action nourrit la recherche, et inversement.
On travaille un jour et demi avec chaque groupe : on s'interroge ensemble, à travers un protocole rigoureux, et un espace est ouvert pour parler de soi, de la façon dont chacun vit le projet collectif. Les acteurs parlent à partir de leur expérience. Il s'agit de « déplier », montrer ce qu'il y a entre les « plis . Nous explorons ensemble la dimension cachée afin de mettre en lumière l'implicite sur trois niveaux : l'individu ou la personne singulière, le nous ou le collectif, et le territoire.
Il ne s'agit pas de livrer une méthode ou des bonnes pratiques. Notre protocole est plutôt une méthode, un chemin, qui aide à prendre soin des temps nécessaires à la coopération. Nous avons relevé neuf temps, comme par exemple « se dérouter » - c’est-à-dire, prendre une autre route pour prendre conscience que si on emprunte toujours le même chemin, on obtient toujours la même chose - ou encore le temps de la disponibilité, afin de se rendre disponible à la rencontre.
Votre démarche est un projet MCDR ; pourriez-vous nous en dire plus ?
Après trois premières itinérances réalisées de manière autonome, nous avons reçu le soutien de l'Institut pour la recherche de la Caisse des dépôts et de la Fondation du Crédit coopératif. Dans le cadre de la politique européenne du développement rural, le Réseau rural français avait lancé début 2018 un appel à projets en faveur de la ruralité. C’était pour nous l’occasion de prolonger notre recherche sur la coopération comme levier de développement. Notre projet « Le développement rural par la coopération » est l’un des projets lauréats. Ce projet MCDR (Mobilisation collective en faveur du développement rural) nous permet à la fois d'approfondir la recherche, de la mettre en œuvre en contribuant à développer la maturité coopérative de plus de 40 collectifs ruraux, et enfin de toucher le grand public.
En termes de diffusion et de publication, nous avons réalisé des webinaires, un jeu « Coopérer ! », un film documentaire « Entre les plis », et bientôt un livre éponyme.
En savoir plus
>> Consultez le site internet de l’Institut des territoires coopératifs
>> Consultez la page d’Entre les plis : programme, affiches, critiques et commentaires