Lynda Lahalle, Conseillère régionale déléguée à l’ESS
Comment définiriez-vous la politique de votre région en faveur de l’ESS ?
En Normandie nous avons considéré que l’ESS se caractérisait d’abord par son mode d’entreprendre spécifique et non par des activités particulières. Etant donné que les structures de l’ESS sont présentes dans tous les secteurs d’activité et sous de multiples formes, il y a une vraie transversalité, c’est pourquoi nous avons préféré l’intégrer largement au SRDEII. Ainsi nous prenons le parti de dire que l’ESS est transversal et ne doit donc pas être limité à un volet spécifique. Notre rôle est alors de faire en sorte qu’elle soit prise en compte dans tous les aspects économique qu’elle peut traiter.
Comment s’est passé la fusion avec les anciennes régions ? Est-elle pleinement opérationnelle ?
Quand nous sommes arrivés à la tête de la région, la fusion des différents services des ex-régions n’avait pas été préparée et a effectivement été notre chantier prioritaire. Il y avait une culture, un historique différent entre les deux anciennes collectivités qui aurait pu rendre plus complexe et plus ardu le processus de rapprochement des deux anciennes régions et des structures associatives du territoire. Nous avons mené à bien la fusion en nous fixant la date limite de septembre 2016 pour qu’elle soit opérationnelle.
Le calendrier a bien été respecté. Dans les différentes directions qui composent la région la fusion est effective depuis cette date. C’est le résultat d’un travail de concertation avec le personnel et l’ensemble des élus et je tiens à saluer l’implication de tous dans la réussite de ce projet majeur. Nous avons également harmonisé toutes les modalités d’intervention en unifiant et simplifiant pour être le plus réactif possible par rapport aux dossiers menés au sein de la région.
A la région, un service est dédié à l’ESS et il dépend de la Direction du développement économique. Le budget pour l’ESS est de presque 3M€. 4 personnes sont mobilisés sur ces dossiers.
Où en est l’adoption du SRDEII et comment prend-il en compte l’ESS ?
Les deux schémas ont été élaborés et adoptés de concert en décembre 2016 : le SRDEII et le SRESRI (Schéma Régional de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation). Il est à noter que l’ESS est prise en compte dans chacun. C’est la conférence régionale de l’ESS de juin 2016 a qui lancé les travaux de concertation sur le volet ESS. Le travail préparatoire s’est poursuivi avec les acteurs économiques, ceux de la recherche de l’enseignement et de l’innovation, la CRESS et un grand nombre d’acteurs de l’ESS. Le CESER a également été auditionné et a rendu une étude sur le sujet. Notre objectif était de tenir compte de l’avis du plus grand nombre ainsi que de ce qui est ressorti des concertations de la conférence régionale de l’ESS.
Quels sont les chantiers actuels et à venir en matière d’ESS sur le territoire ?
Notre chantier principal actuellement est la monnaie locale normande. Nous allons en effet être la première région à se doter d’une monnaie locale régionale. Notre objectif est que celle-ci soit opérationnelle en janvier 2018. Ce calendrier est ambitieux donc nous sommes pleinement mobilisés sur ce projet d’envergure.
D’autres chantiers sont récurrents comme la conférence régionale de l’ESS qui aura lieu tous les ans. Nous avons en effet choisi de faire cette conférence annuellement et d’aller plus loin que la loi de 2014 car, pour nous, il s’agit d’un temps d’échange où les acteurs de l’ESS seront conviés et présents afin de se rencontrer et de se connaitre pour construire ensemble l’avenir de l’ESS. L’idée est également d’inclure, dans un esprit d’ouverture, les principaux acteurs institutionnels et consulaires de l’économie dans l’objectif de créer des rencontres et de permettre que les savoirs faire soient connus et reconnus.
Ainsi, si la première conférence de l’ESS avait ouvert et lancé les travaux du volet ESS du SRDEII, la prochaine qui aura lieu le 23 juin 2017 permettra la présentation des deux nouveaux schémas votés en décembre et leur prise en compte de l’ESS.
Nous tenons également à développer une instance partenariale, pour développer les liens entre l’Etat, la région et la CRESS. Elle se réunit 3 à 4 fois par an notamment pour préparer les conférences régionales de l’ESS.
Nous travaillons également à la mise en place d’un pôle régional de l’ESS pour donner plus de visibilité à la CRESS et aux acteurs de l’ESS et à l’ESS en général. Cette entité permettre à la CRESS d’être plus visible et mieux identifiée sur le territoire normand.
Voici donc nos projets pour la mandature en matière d’ESS. Notre objectif est qu’en travaillant en partenariat avec la CRESS et l’Etat, d’autres projets pertinents émergent.
