« May’Idées », l’expérimentation d’un dispositif de pré-incubation en Mayenne
Le besoin d’accompagnement des porteurs de projet de l’ESS sur le territoire
Si l’équipe de l'APESS 53, notamment sa coordinatrice Gianina Perca, imaginait déjà depuis quelques temps mettre en place un dispositif d’accompagnement en phase de pré-incubation dédié aux personnes portant l’idée d’un projet de l’ESS, c’est en prenant connaissance de l’opportunité de s’inscrire dans le cycle d’expérimentations TRESSONS que le projet a pu se concrétiser.
À l’origine : le constat du manque de dispositifs d’accompagnement dédiés à l’ESS en Mayenne, territoire rural peu densément peuplé où résident néanmoins des habitants avec des idées à haut potentiel pour le dynamisme du territoire et à forte utilité sociale. « Il existe sur le département un écosystème d’acteurs de l’accompagnement (chambres consulaires, financeurs, consultants, etc.) qui propose des dispositifs d’accompagnement, mais ces derniers sont avant tout destinés aux porteurs de projet issus de l’économie dite classique », a constaté Gianina Perca.
Se professionnaliser sur ses missions d’accompagnement (qui jusqu’ici se limitaient à l’accueil, l’information et l’orientation) et aller au-delà de la promotion et de la valorisation des projets et des structures de l’ESS étaient également des enjeux majeurs pour l’association.
Même si l’APESS 53 intervenait déjà aux côtés des chambres consulaires pour le dispositif « Entreprendre dans les territoires en Pays de la Loire », Gianina Perca explique : « En tant que réseau départemental ayant pour missions, entre autres, d’appuyer le développement de l’ESS et d’accompagner les projets d’innovation sociale, il nous semblait important de pouvoir expérimenter notre propre dispositif pour pouvoir apporter une solution concrète aux nombreuses personnes contactant le réseau et souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat social ».
Un accompagnement co-animé avec de nombreux partenaires
Durant deux mois, l’association a ainsi proposé 6 ateliers co-animés avec des intervenants extérieurs, sur la définition du besoin et de la mission sociale, sur l’étude de marché, les outils financiers, la recherche de financements, les différents statuts juridiques ou encore le travail du « pitch ». « Cela a été une vraie richesse », souligne la coordinatrice. En outre, cela a permis d’impliquer des partenaires majeurs tels que France Active Pays de la Loire, BGE Anjou Maine et Coodémarrage dans l’animation du dispositif - et ainsi de renforcer les relations.
Une demi-journée consacrée au bilan de l’accompagnement a également été organisée : l’occasion pour les personnes accompagnées de présenter leurs projets devant un jury, composé des intervenants du dispositif, évaluant l’évolution du projet et de son porteur. Ce temps de bilan a également permis aux porteurs de pouvoir échanger sur les perspectives à venir avec l’équipe et d’être réorienté au besoin vers d’autres dispositifs.
Une expérimentation réussie permettant de pérenniser le dispositif
L’expérimentation a ainsi permis à l’APESS 53 de tester un premier format et d’en tirer des enseignements en vue de son déploiement. Pour cela, peu d’entrepreneurs ont été accompagnés dans cette première version : 3 porteuses ont bénéficié du dispositif dans sa totalité avec un accompagnement quasiment individualisé. « Tout le monde a pu s’exprimer sans contrainte de temps et les projets ont été décortiqués sous plein d’angles différents, ce qui a permis d’aller au fond de leurs questionnements ».
Ainsi, si l’association espère pouvoir accompagner plus de porteurs de projet dans le futur, elle a également pris conscience des atouts de l'accompagnement en petit groupe et ne souhaite donc pas dépasser les 6 ou 7 projets dans le futur l’accompagnement. « Nous avons connaissance des bienfaits de l’accompagnement de proximité : il est important de prendre son temps et d’être à l’écoute des personnes accompagnées, surtout lors de cette phase préliminaire du développement de leur projet ». Intervenants comme porteurs de projet ont donc apprécié cette spécificité du dispositif.
Deux projets sur les trois accompagnés continuent leur parcours de développement, dont une association œuvrant à l’intégration des personnes réfugiées. En outre, 7 nouveaux porteurs de projet ont déposé leur dossier afin d’être accompagnés lors de la deuxième session. Parmi eux, certains ont été orientés vers l'association par d’autres structures, « ce qui témoigne d’une meilleure identification et d'une reconnaissance comme réseau accompagnateur des projets spécifiques à l’ESS par les autres structures locales ».
La plus-value de s’inscrire dans un cycle d’expérimentation
Le cycle d’expérimentation TRESSONS a permis à l’APESS 53 d’inscrire son projet « May’Idées » dans une dynamique collective et d’être davantage identifié au sein du réseau d'accompagnateurs de projets en milieu rural. « C'est intéressant d'échanger et de partager nos expériences respectives. On peut découvrir ce qui se fait sur d'autres territoires, les coopérations possibles... On remarque aussi que les questionnements sont à peu près les mêmes partout et on peut partager des infos, des pistes de réponses sur des questions précises et même découvrir des projets inspirants ».
L’association a également rejoint par la suite la Communauté émergence et accélération, que l'Avise anime, et a ainsi pu par exemple participer à différents temps de co-développement. May’Idées se poursuit et s’entoure davantage pour pouvoir réaliser au mieux sa mission : accompagner les porteurs de projet ESS sur son territoire.
En savoir plus
>> Prenez connaissance du cycle d’expérimentation TRESSONS et des 10 projets qui le composent
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>> Consultez la présentation du dispositif de pré-incubation May’Idées