Premiers Pas, parcours d’accompagnement d'idées d'utilité sociale en milieu rural
Appuyer les premiers pas des porteurs d'idée de projet dans les territoires ruraux
Depuis 2018, ATIS, qui accompagne des projets d’innovation sociale dans sept départements de Nouvelle-Aquitaine, expérimente des programmes « Premiers pas » ayant vocation à accompagner les idées d’utilité sociale.
L’analyse territoriale de la Dordogne a souligné l’importance d’inclure dans l’offre d’accompagnement un parcours pour les porteurs de projet au stade de l’idée. Afin de diffuser l’information sur ce qu’est l’économie sociale et solidaire, ses atouts pour le développement local et d’apporter un premier niveau de réponse aux habitants qui souhaitent porter des projets à impact, ce parcours de pré-incubation a été expérimenté par Coop Alpha, qui co-porte Emergence Périgord aux côté d’ATIS en Dordogne, avant d'être déployé sur l’ensemble du territoire d’action d’ATIS et ses partenaires.
La genèse d’un parcours socle d'accompagnement adaptable à chaque territoire
En 2021, ATIS a obtenu le soutien de l'Avise et du RTES dans le cadre d'expérimentations pour appuyer l'économie sociale et solidaire en milieu rural. L'objectif de l'action proposée par ATIS était de répondre au besoin d'un maillage territorial renforcé - en d'autres termes, au besoin d'avoir des parcours d'accompagnement en proximité des porteurs de projet ruraux -, en diffusant le savoir-faire du programme Premiers pas à des lieux ressources et des acteurs territoriaux existants.
Pour cela, ATIS et ses partenaires ont organisé des temps d'interconnaissance entre accompagnateurs pour se nourrir des pratiques des uns et des autres, enrichir le parcours d'accompagnement, le modéliser, et réfléchir aux modalités de transfert (en cherchant à répondre aux questions : « pourquoi, comment et auprès de qui ? »). Ces temps ont permis :
- D’identifier le socle commun du parcours et les éléments à intégrer dans un « kit premiers pas » ;
- De se mettre d’accord sur les modalités de transfert et de commencer à identifier les acteurs territoriaux et structures intéressées souhaitant bénéficier d’un transfert pour le mettre en place à l’échelle de leur territoire.
Grâce à l'appui de l’Avise, de premières expériences de transfert devraient pouvoir avoir lieu prochainement. L’idée serait de se servir du parcours comme d’un lieu d’apprentissage, en complément du transfert individuel et de la communauté apprenante des animateurs du parcours qui aidera le programme à enrichir son socle pédagogique.
Le déroulé du parcours Premiers Pas
Première brique d’accompagnement des idées d’utilité sociale d’une durée de 6 demi-journées (sur une durée totale de 3 semaines à 3 mois), le parcours ambitionne de rompre l’isolement des porteurs de projet en zone rurale. Ce format court permet l'impulsion de 5 à 10 idées - qui peuvent éventuellement intégrer un incubateur d’innovation sociale ensuite. A titre d’exemple, de plus en plus de porteurs de projet accompagnés en Dordogne rejoignent par la suite l’incubateur.
À l’entrée du parcours, les participants espèrent principalement valider la pertinence de leur idée, rencontrer d’autres porteurs de projet d’utilité sociale (d’où l’importance de prévoir de temps de travail de pair à pair en plus d’un apport théorique et de sa mise en pratique) et structurer leur projet. A la sortie, ils doivent :
- Etre capables de formuler un plan d’action
- Avoir identifié, si nécessaire, leurs besoins d’accompagnement supplémentaires
- Avoir intégré les enjeux de montage d’un projet de l’économie sociale et solidaire
>> Pour en savoir plus sur les fondamentaux d’un parcours Premiers Pas, visionnez l’enregistrement du webinaire organisé par ATIS
Une coopération avec des tiers-lieux, des collectivités, etc.
Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sont notamment très intéressés pour accueillir un parcours sur leur territoire. Monter ces parcours, difficilement financés à l’heure actuelle, en lien avec ces collectivités, s’avère être une véritable opportunité : en effet, ces dernières peuvent participer, même modestement, au cofinancement du programme d’accompagnement - ou bien avoir recours à du financement externe pour le soutenir.
Parmi les acteurs intéressés pour porter ce parcours, on retrouve :
- Les tiers-lieux, en tant que première porte d’entrée, intéressés pour structurer leur rôle ;
- Les réseaux d’accompagnement à la création d’entreprise (très sollicités en premier niveau sans avoir toutes les réponses à apporter sur la question de l’utilité sociale) ;
- Les acteurs ruraux, comme l’AFIPaR sur les Deux-Sèvres (qui propose déjà des parcours généralistes au stade de l’idée).
« Avant d’initier une démarche de transfert, il est essentiel de bien abandonner la perspective de sa structure pour se demander : quels sont les enjeux du transfert pour le territoire ? Puis, en réfléchissant en plusieurs temps aux avantages et aux inconvénients, il est alors davantage possible d’arriver à un consensus sur l’accompagnement à mettre en place, le contrôle à garder sur les parcours transférés, la disponibilité à accorder à la structure qui animera le parcours par la suite, et tous les autres engagements pris dans le cadre du transfert », explique Guillaume Pulyk. « Il est aussi important de toujours garder une volonté d’expérimenter et une souplesse, si l’on veut renforcer ses impacts », conclue-t-il.
En savoir plus
>> Prenez connaissance du cycle d’expérimentations TRESSONS et des 10 projets qui le composent
>> Visionnez l’enregistrement du webinaire d’ATIS : Comment accompagner les idées d’utilité sociale sur les territoires ruraux ?
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