TAg35 propulse l’entrepreneuriat collectif en Ille-et-Vilaine
« Il y a une longue histoire de la coopération en Bretagne, qui se traduit aussi dans les réseaux de l’économie sociale et solidaire (ESS) ! », commence Laurent Prieur, directeur du TAg35 (acronyme pour « Trajectoires Agiles 35 »), lorsqu’il explique l’origine de ce réseau régional qui vise à propulser l’entrepreneuriat collectif dans tous les territoires bretons.
La taille critique pour accompagner
Les TAg BZH sont en effet le fruit de la collaboration entre les Pôles de développement de l’ESS, coordonnés par la CRESS et financés par le Conseil régional dans chaque Pays breton, pour soutenir l’entrepreneuriat social et solidaire sur le territoire.
Ils ont émergé sur l’ensemble de la Bretagne à partir de l’initiative d’un Pôle ESS et grâce à un appel à projets de l’Etat qui souhaitait doter chaque département d’un incubateur d’innovations sociales. Le TAg35 a ainsi été co-créé par les 7 Pôles ESS présents en Ille-et-Vilaine et par l’Urscop. « Les TAg BZH interviennent de manière complémentaire aux Pôles ESS, qui n’ont pas la taille critique pour accompagner sur l’ensemble du processus de création les porteurs d’idées ou de projets du territoire breton », indique Anne Patault, Vice-présidente chargée de l’égalité, de l’innovation sociale et de la vie associative à la Région. « Ce sont des maillons très importants, des lieux d’appui et de conseil personnalisés », ajoute-t-elle.
Branche entrepreneuriale
TAg22, TAg29, TAg35 et TAg56, les 4 structures porteuses de la marque qui ont vocation à couvrir l’ensemble du territoire breton, proposent une offre en trois séquences indépendantes les unes des autres. Elles constituent ce que Laurent Prieur appelle « la branche entrepreneuriale » des Pôles ESS.
Il y a d’abord le « révélateur », afin d’identifier les besoins sociaux et le potentiel local de création d’entreprises sociales. Le TAg35 vient d’ailleurs d’entrer dans le réseau des Fabriques à initiatives. Le deuxième volet des activités, c’est « l’idéateur ». Il a pour objectif d’accompagner des porteurs d’idées à devenir des porteurs de projets dans le cadre d’un parcours de deux mois, à hauteur d’un jour par semaine consacré à formaliser son projet par écrit. Enfin, « l’incubateur » accompagne les porteurs de projets sur 12 à 18 mois dans l’entrepreneuriat collectif. Au total, 50 entrepreneurs sont accompagnés en ce moment par les incubateurs des TAg BZH.
Hybridation
Economie circulaire, tourisme solidaire, restauration ou café culturel en milieu rural, installation paysanne... S’il existe quelques dominantes dans les projets qui sortent des incubateurs bretons, les TAg n’ont pas de stratégie par filière, visant avant tout à faire émerger des projets collectifs créateurs d’emplois et pérennes économiquement. « Nous mettons l’accent sur l’hybridation des ressources dans les modèles économiques », insiste Laurent Prieur, « il est important aujourd’hui d’intégrer les logiques commerciales de vente dans la création des nouvelles entreprises sociales ».
Développement économique et performance
Une approche qui fait directement écho aux stratégies économiques des collectivités locales, qui développent des lignes budgétaires pour l’ESS dans ce cadre. Les Pôles ESS et les TAg BZH pourront ainsi devenir des interlocuteurs privilégiés des communautés d’agglomération et de communes, avec qui la Région est en train de signer des conventions de partenariat pour mieux territorialiser ses dispositifs de développement économique et travailler en complémentarité de compétences avec elles. Le soutien à l’ESS et à l’innovation sociale fait en effet partie des conventions. En outre, si la Région a abondé les fonds de l’Etat en phase d’émergence des TAg BZH, elle a pérennisé son soutien à travers le programme opérationnel régional du FEDER 2017-2020, sur une fiche-action portant sur « la performance des PME ».
Outil de sourcing
Les TAg BZH deviennent également des outils clés de la politique de soutien aux acteurs de l’ESS de la Région. « Le Conseil régional gagne en efficacité dans les soutiens qu’il accorde grâce à l’accompagnement réalisé en amont par les TAg BZH », assure Anne Patault. « Nous pouvons sourcer des projets plus qualitatifs pour mener notre politique d’innovation sociale », conclut-elle.
Sébastien Lévrier, Les Petites Rivières