YESS Académie, révélateur d'initiatives en Occitanie

Les territoires ruraux comme le vôtre voient-ils émerger facilement des projets d'économie sociale et solidaire ?

Audrey Fenestre : C'est ce que nous constatons dans notre région et en particulier dans les départements les plus ruraux. Dans des départements comme la Lozère, l'Aveyron, l'Hérault ou le Lot, en particulier dans les parties où il n'y a pas ou plus d'industrie et peu d'emploi, on voit émerger beaucoup de projets collectifs qui relèvent de l'économie sociale et solidaire. Les gens y sont plus inventifs !

Autour de Toulouse ou des grandes agglomérations, cela est moins sensible. L'influence de la métropole et des modèles économiques classiques reste dominante. Cependant même dans les initiatives plus classiques, on remarque une prise en compte du local ou de la proximité qui rapprochent toutes ces démarches. Je pense que cela correspond à une vague de fond qui est réelle.

Comment repérer ces initiatives ?

C'est tout le projet de la YESS Académie ! Initiée par AD'OCC depuis cinq ans, cette initiative était jusqu'alors conduite sur des villes (Toulouse, Narbonne, etc.). Pour cette sixième édition, nous nous sommes joints à eux pour concentrer l'académie sur une entrée rurale.

Le concept est de repérer des projets le plus en amont possible et de leur permettre d'avancer de manière significative en deux jours de rencontres durant lesquels chaque équipe de la dizaine de projets séléctionnés est coachée par un accompagnateur, avec la participation d'experts financiers, juridiques ou en communication. Durant cet accompagnement, la présence des autres équipes et la dynamique collective sont de un vrais stimulants.

Pour le repérage, nous avons organisé cinq ateliers en octobre dernier à Cahors, Figeac, Rodez, Albi et Montauban. Ensuite, pour booster les projets, nous avions prévu, à Villefranche-de-Rouergue, deux jours de travail collectif avec un mélange d'ateliers, d'entraînement au pitch et de moments de détente. Il s'agissait de créer une ambiance propice à la créativité et de faire faire un grand pas en avant à chaque projet. Malheureusement, le Covid est passé par là et nous avons dû repousser cet événement au printemps.

Quels types de projets accompagnez-vous cette année ?

Leurs points communs : ils répondent tous à un besoin social, correspondent aux critères de l'ESS et la plupart du temps ont une dimension collective forte. Pour le reste, c'est très varié : une entrepreneuse travaille sur un GPS culturel sous la forme d'une application indiquant tout ce qu'on peut visiter sur ses trajets ; une association de préservation des chevaux de Przewalski en Lozère veut créer un centre de formation ; il y aussi des projets autour de la vente d'une céréale, un fablab, un atelier de couture, un magasin de glaces ou encore une agence touristique qui, suite aux confinements, a eu l'idée de réaliser des voyages virtuels pour des personnes empêchées.

Quels sont les effets de l'accompagnement ?

On constate une avancée certaine des projets, des réorientations sur des axes parfois plus réalistes, et enfin une réelle stimulation des porteurs de projets qui sont trop souvent isolés. La période actuelle n'a fait qu'accentuer cette situation et tous ont exprimé un fort besoin d'échanger et de ne pas perdre le lien. C'est ce que nous nous emploierons à faire d'ici le printemps via une série de webinaires.

Pour aller plus loin

• Consultez le site internet de l'Adefpat : www.adefpat.fr 
• Celui de l'agence Ad'occ : www.agence-adocc.com
• Contactez Audrey Fenestre de l'Adefpat : audrey.fenestre@adefpat.fr