Les Mutuelles, compagnons de vie de leurs adhérents, innovent sur les territoires
Comment les mutuelles répondent-elles aux besoins sur les territoires en matière de santé ?
La Mutualité Française est d’abord un acteur de la protection sociale et de proximité. Nos établissements et services, répartis sur le territoire, constituent des réponses aux besoins locaux et évoluent en fonction des besoins observés auprès de la population locale. Les mutuelles sont des compagnons de vie et accompagnent au quotidien leurs adhérents, de la naissance à la mort. Cela explique pourquoi elles sont autant en mesure d’innover sur les territoires.
La Mutualité Française est engagée depuis de nombreuses années dans une réflexion autour de la petite enfance. Nous sommes à l’origine des congés maternité dès la fin du 19e siècle. Aujourd’hui, nous sommes investis dans l’accompagnement des familles. Notre réseau Petite Enfance compte plus de 237 structures d’accueil des jeunes enfants sur tout le territoire.
L’offre d’accueil d’enfants doit s’adapter aux évolutions de la société et des familles. Une attention particulière doit être apportée aux parents en fragilité, que celle-ci soit de nature économique, sociale ou familiale. Nous nous efforçons de développer des solutions pour répondre à ces besoins particuliers.
Dans le champ des personnes âgées, la Mutualité Française est le premier gestionnaire d’établissements à but non lucratif. Dès la fin des années 1990, nous avons compris qu’il fallait inventer un nouveau dispositif entre le « tout Ehpad » ou le « tout domicile » en développant des logements intermédiaires. Ce sont des logements groupés au sein desquels la Mutualité Française apporte un service collectif qui vise à animer, rompre l’isolement et prévenir la perte d’autonomie. Nous offrons une troisième voie entre l’offre publique et le privé lucratif, une véritable alternative. Nous nous efforçons de limiter au maximum le reste à charge pour les familles et les personnes âgées.
Aujourd’hui, le réseau compte une cinquantaine de logements intermédiaires. Nous accompagnons leur développement dans les centres bourgs en associant notamment des crèches, un Ehpad et des logements intermédiaires et appuyons la mise en place d’activités entre la crèche et l’Ehpad.
La Mutualité Française est aussi, après les pouvoirs publics, le premier acteur de prévention et promotion de la santé sur les territoires. À travers les unions régionales mutualistes, nous développons des actions auprès des aidants comme la mise en place d’ateliers des familles, un dispositif d’accompagnement des familles dont le proche vit en établissement. Nous les formons, leur expliquons les différents modes de communication possible avec des personnes en perte d’autonomie… Nous prévenons et réduisons les risques d’incompréhension entre la famille et les personnes aidées. Autre exemple : La vie à pleines dents, longtemps, un programme de prévention de soins bucco-dentaires des personnes âgées.
Tous ces programmes naissent de constats fait en établissements ou d’échanges avec les adhérents des mutuelles.
Quelles innovations développent les mutuelles ?
Elles sont de toutes sortes !
Dans le champ des pratiques professionnelles du domaine de la petite enfance, nous menons une expérimentation inspirée du programme Jeux d’enfants, dispositif québécois de prévention sociale visant à l’égalité des chances. L’objectif est de mettre en place de nouvelles politiques de prévention et des programmes pédagogiques dans les crèches. Nous testons ce programme dans un certain nombre de crèches mutualistes pour renforcer nos dispositifs d’accompagnement pour tous les enfants. Le programme est piloté par un comité national et nous évaluons l’impact de la mise en œuvre dans les établissements. À terme, notre objectif serait de mettre en place une évaluation à plus long court sur l’impact auprès des enfants.
Dans le domaine des personnes âgées, nous lançons une expérimentation dans 11 Ehpad pendant 18 mois pour mesurer et analyser l’efficacité des robots de forme animale auprès des personnes qui souffrent de troubles cognitifs et leurs conséquences sur les interactions verbales. Nous avons étudié les usages et les non usages du robot. Cela a fait l’objet d’une étude scientifique coordonnée par une équipe pluridisciplinaire. Si l’expérimentation est validée, nous irons vers une généralisation du dispositif.
Comment financez-vous ces nouveaux projets ?
Nous pouvons solliciter le fonds de développement des services de soins et d’accompagnement mutualistes au sein de la Mutualité, fonds abondé par les mutuelles elles-mêmes.
En parallèle, pour aller au-delà des expérimentations, nous menons des actions pour faire évoluer les modèles économiques permettant de trouver des financements pérennes.
Pour déployer les services adaptés, nous établissons également des partenariats de grandes fédérations du secteur, comme l’Union Nationale de l'Aide, des Soins et des Services aux Domiciles (UNA), pour mutualiser l’offre et faire en sorte que les personnes âgées puissent disposer d’établissements et de service.
Début 2019, nous lançons une plateforme Grand Âge et autonomie pour nous exprimer politiquement et transmettre notre vision sur la manière dont la société doit accompagner ces évolutions démographiques et ces transformations sociales. Notre position est confortée par notre action de proximité et nos relations privilégiées avec nos adhérents. Le plaidoyer est essentiel car beaucoup de projets n’aboutissent pas faute de cadre législatif adapté.
Présentation de la Mutualité Française
La Mutualité Française fédère la quasi-totalité des mutuelles en France. Elle représente 650 mutuelles dans toute leur diversité : des complémentaires santé qui remboursent les dépenses des patients, mais aussi des établissements hospitaliers, des services dédiés à la petite enfance et des crèches, des centres dentaires, des centres spécialisés en audition et optique, des structures et services tournés vers les personnes en situation de handicap ou les personnes âgées…
Les mutuelles interviennent comme premier financeur des dépenses de santé après la Sécurité sociale. Avec leurs 2 600 services de soins et d’accompagnement, elles jouent un rôle majeur pour l’accès aux soins, dans les territoires, à un tarif maitrisé. Elles sont aussi le 1er acteur privé de prévention santé avec plus de 7 000 actions déployées chaque année dans toutes les régions.
>> Pour en savoir plus, retrouvez l'ensemble du dossier ESS et santé, publié par l'Avise en mars 2020.