BOMA – Les Bonnes Matières
Une association pour faire évoluer nos manières de bâtir vers des modèles plus résilients
BOMA Alsace est un collectif de citoyens qui s'est constitué en association en 2019 afin de réduire les déchets de démolition par le réemploi des matériaux dans le domaine de la construction. En effet, dans le secteur de la construction, les enjeux sont décisifs puisqu’à lui seul, ce secteur génère 70% des déchets produits en France selon l'ADEME.
Si BOMA est actuellement constitué uniquement de bénévoles, la structure, qui s'était lancée sur le volet de la sensibilisation en région Grand Est, a lancé un travail de structuration économique dès le début, souhaitant en faire une activité pérenne. Ainsi, la struture développe plusieurs activités :
- accompagner les professionnels à toutes les étapes d’un projet de démolition, réhabilitation ou neuf, dans la conception et la mise en œuvre de la stratégie d’économie circulaire ;
- stocker les matériaux - ce stock est ouvert à toutes et tous, professionnels comme particuliers, sous réserve d’être adhérent à l’association ;
- collecter les matériaux déconstruits et démontés, les surplus de chantier, les erreurs de commande et les matériaux déstockés ou invendus (fabricants, négociants) ;
- proposer des actions de sensibilisation et des évènements autour de l'économie circulaire et du réemploi.
"De temps en temps, des ateliers participatifs sont organisés", explique Sabrina Ferlay. "Cela permet aux particuliers d’apprendre à poser du carrelage par exemple. Cela fonctionne très bien en même temps que la vente éphémère. Nous travaillons beaucoup au développement des liens entre la matière, la personne et son utilisation. Cela est un bon complément à la sensibilisation autour du réemploi".
Le réemploi des matériaux de construction
Le réemploi consiste à remettre en œuvre des matériaux et produits provenant de chantiers de déconstruction ou de surstocks destinés à l’élimination. La première étape est réalisée en amont des travaux : c’est le diagnostique ressources, qui permet d’identifier le potentiel de réemploi des matériaux.
Parallèlement est organisé un dialogue avec les acteurs d’un projet pour pouvoir organiser toute la partie reprise et réfléchir ensemble sur le réemploi des matériaux.
Une étude de faisabilité permet ensuite d'acter le potentiel des matériaux. Une des difficultés rencontrées concernant la diversité de typologies des matériaux récoltés. Si ces derniers ne peuvent pas être réemployés in situ, BOMA recherche des filières et de repreneurs (architectes, conception de l’immobilier, artisans, etc.)
Les perspectives de développement de l'association
Pour la partie de son activité basée sur de la prestation de services, BOMA envisage de se structurer en société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), tandis que la partie associative se focalisera sur la sensibilisation. Un recrutement est également souhaité pour la gestion de la partie du lieu ouverte au public, pour le moment seulement ouverte le vendredi après-midi. BOMA espère également pouvoir proposer prochainement d'autres services, comme par exemple le stockage temporaire pour les projets en flux tendu, et souhaite développer des filières plus « ciblées » - en se concentrant, par exemple, sur le bois.
Enfin, l'association, qui travaille beaucoup à la sensibilisation des jeunes auprès des écoles et des universités en organisant des ateliers participatifs ou des webinaires, espère que cette notion du réemploi sera davantage intégrée au sein des formations dans le futur.
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70 %
des déchets produits en France viennent du secteur de la construction