Le Panier de la mer
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Une solution nouvelle face à un besoin mal satisfait
Tout commence lorsque le président de la Banque Alimentaire du Finistère, constate qu’à quelques kilomètres de Quimper, sur les ports de pêche, des kilos de poisson sont détruits faute d’acheteur. Face à ce constat, il crée la première association Le Panier de la Mer (PLM) à Saint-Guénolé-Penmarc’h afin de transformer l’excédent de poisson et de le livrer aux associations d’aide alimentaire.
La transformation des poissons est assurée dans des ateliers de mareyage par des salariés en insertion. Ces derniers développent ainsi des compétences leur permettant d’intégrer par la suite la filière du mareyage qui manque de personnel qualifié.
Le Panier de la Mer se positionne comme opérateur pour les associations d’aide alimentaire qui ne peuvent se charger de la transformation du poisson. Les associations bénéficiaires versent une contribution solidaire de 2€ par kilo surgelé, conditionné et livré sur site. Pour conforter leur part d’autofinancement, les PLM mettent en place des actions complémentaires : prestations de services pour des mareyeurs voisins, organisation d’ateliers de cuisines avec les Centre communaux d’action sociale (CCAS) etc.
Une démarche d’expérimentation et d’innovation
Créé initialement à Saint-Guénolé-Penmarc’h (29) en 1997, le Panier de la Mer a progressivement essaimé. En 2002, une association s’ouvre à Boulogne-sur-Mer, et en 2003 à La Rochelle puis à Lorient. En 2003, la fédération a été créée pour formaliser le cadre d’action à travers une charte et coordonner l’essaimage via notamment la réalisation d’études de faisabilité sur de nouveaux territoires. S’appuyant sur ces études, un site a été ouvert à Saint-Malo en 2011. Une étude sur la Guadeloupe est en cours. Une nouvelle création est prévue à Fécamp pour fin 2014 avec l’appui de la Fabrique à initiatives de Haute-Normandie.
Le poisson étant un produit frais sanitairement très fragile, un lourd corpus règlementaire l’encadre. La fédération a ainsi pu sécuriser les procédés logistiques, financiers et juridiques dans le respect des règlementations nationales et européennes de la politique commune de la pêche.
De nouveaux produits sont développés dans une démarche de recherche. Par exemple, pour anticiper la raréfaction des poissons, un travail de R&D est mené dans le cadre d’une plateforme collaborative sur l’exploitation de micro-algues (la spiruline). Ce projet précurseur, mettant la qualité de l’apport nutritionnel au cœur des produits proposés par le Panier de la Mer, est très innovant, particulièrement au service de l’aide alimentaire.
Un projet partenarial
Les professionnels de la filière de la pêche sont fortement impliqués dans le projet Le Panier de la Mer (PLM). Ils donnent régulièrement des approvisionnements en matières premières et proposent des stages en immersion dans leurs ateliers de mareyage, permettant le recrutement de salariés à l’issue de leur période d’insertion.
Les associations d’aide alimentaire (telles que le Secours populaire, les banques alimentaires, ANDES, les Restos du Cœur, la Croix rouge…) ainsi que les bénéficiaires finaux sont également fortement associés pour réfléchir notamment aux besoins et perspectives d’évolution de l’activité du Panier de la Mer.
Cette étroite collaboration a permis, par exemple, de détecter une certaine réticence des consommateurs vis-à-vis des produits de la mer, ne sachant pas comment les cuisiner. Pour y remédier, un PLM a conçu un guide de recettes simples et accessibles, réalisé par des salariés en insertion et des consommateurs.
Un projet à fort impact
Les paniers de la mer permettent donc :
- De lutter contre le gaspillage alimentaire des invendus de la mer : en 2013, ce sont 347 tonnes de produits bruts récupérés.
- De développer l’accès à une offre alimentaire de qualité des usagers de l’aide alimentaire par des approvisionnements en denrées protéiniques. En 2013 ce sont 146 Tonnes de poissons qui ont été redistribuées aux associations d’aide alimentaire.
- De former aux métiers du mareyage et du secteur de l’agro-alimentaire et de lutter contre les exclusions: 110 personnes formées en 2013, 60% retrouvant un emploi après leur contrat.
- De valoriser des ressources locales et de participer à l’économie locale de la filière de la pêche.