Les Amanins
Une approche circulaire et systémique pour atteindre l'autonomie
“Les Amanins se sont bâtis autour de la double question : quels enfants laisserons-nous à notre planète et quelle planète laisserons-nous à nos enfants”, explique Laura Grivet, chargée du développement et des partenariats.
Depuis 15 ans, le site, un centre de séjour en agro-écologie, fondé par Pierre Rabhi, Michel Valentin et Isabelle Peloux, expérimente, vit et transmet au quotidien autour de la sobriété heureuse et de la réconciliation de l’écologie, l’économie et l’humain.
Tout dans le fonctionnement du site est pensé dans le respect de la philosophie des lieux. Les bâtiments sont très peu polluants, des panneaux solaires produisent de l’énergie et l'autonomie alimentaire représente une priorité : 80% de la consommation des repas est produite sur place. Le blé qui pousse dans les champs est transformé en farine pour le pain ou les différents aliments, les légumes grandissent dans les champs du centre et l’apport carné provient des brebis et des cochons élevés à la ferme.
Toutes les dimensions du site s’ancrent dans cette approche circulaire et systémique. Les déchets humains servent ainsi, une fois décomposés dans un lombricomposteur, à nourrir des bosquets fleuris. Les eaux usées sont traitées par phytoépuration, pour rendre à la terre une eau saine et pure.
La transmission au coeur du projet
Fil rouge du lieu, la pédagogie et la transmission se retrouvent dans toutes les facette du projet. Du CP au CM2, entre 35 et 40 élèves sont accueillis chaque année par deux enseignantes et un volontaire en service civique, dans le cadre de l’école privée sous contrat avec l'État, portée par l’association des Amanins. Ouverte en 2005 elle reçoit en priorité les enfants de la commune, autour de la pédagogie de la coopération.
Parallèlement à cet établissement, le centre d’agro-écologie propose formations et séminaires pour tous. Permaculture, intelligence collective, animations nature, pilotage de sa transition… les thématiques abordées sont nombreuses et les publics variés. Les Amanins accueillent ainsi des classes de découvertes mais aussi des séminaires d’entreprises, des week-ends apprenants ou des séjours familiaux.
“Notre but est de donner à voir la cyclicité et le côté vivant des choses. On transmet de manière transparente : nous parlons autant des échecs que des victoires et des réussites”, insiste Laura Grivet.
Les Amanins accompagnent également la création d’éco-projets à fort impact écologique et social, par exemple celle d'Oasis du mouvement Colibri ou celle de tiers-lieux.
Modèle hybride et gouvernance collégiale
Le projet des Amanins est supporté par un modèle juridique hybride. La société civile immobilière (SCI) "Les 2 sources" a d'abord été créée afin de prendre en charge l'acquisition du lieu, puis une association a également été instituée afin de porter le projet des Amanins en lui-même. Aujourd’hui, celle-ci est principalement responsable de l’école, tandis qu'une société coopérative de production (SCOP) a vu le jour en 2008 pour supporter les activités de la ferme en agroécologie et du centre d’accueil et de formation. En parallèle, l’association demeure responsable et garante de l’éthique du projet.
Aujourd'hui, le triptyque est interdépendant : la SCOP verse un loyer à la SCI pour la location des terres agricoles et des bâtis ; l’association est actionnaire majoritaire de la SCI et la SCOP permet, grâce à son activité économique, de financer certains projets de l’association, qui, elle, est cliente de la SCOP dans le cadre de la restauration des élèves de l'école.
“Il y a une vraie solidarité entre les trois structures, sinon, cela ne marcherait pas, prévient Laura Grivet. Si l’une des trois est en péril, les deux autres se doivent d’être solidaires, sinon l’ensemble s’effondrerait”.
A ce modèle hybride, s'ajouter une inter-structure, pensée comme un organe décisionnel, qui permet d’échanger et de prendre des décisions d'ordre stratégiques et opérationnelles, de façon collégiale, en s'inspirant des principes de l'holacratie et de la sociocratie.
Enfin, les Amanins, malgré leur réputation nationale, cherchent à s’ancrer au maximum dans leur territoire, la Biovallée, dans la Drôme, et s’inscrivent au sein de l'écosystème des acteurs locaux de soutien à la transition du territoire, afin de développer leur impact social et environnemental sur leur territoire et de permettre aux ambitions locales de grandir et se réaliser.
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35 à 40
élèves accueillis chaque année dans l’école
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8 000
personnes accueillies chaque année sur le site
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55
hectares de superficie (dont 25 hectares de forêt et 1,5 hectare de maraîchage bio)