Les Cités d’Or
Aider chacun à devenir acteur de sa vie et de la société
Au début des années 2000, les deux cofondateurs partent de deux grands constats, qu’ils estiment toujours d’actualité 10 ans après :
- La question de la quête de sens, à titre individuel et collectif, qui traverse l’ensemble de la société ;
« Il nous semblait essentiel d’offrir un cadre de liberté pour aider les jeunes adultes à explorer ces questions de quête de sens », précise Karim, co-fondateur et actuel délégué général de l’association. De leur point de vue, un tel espace n’existe pas : « Pour beaucoup d’enfants, l’école n’est pas un cadre pertinent de quête et de construction de sens. Le cadre professionnel et le débat public ne répondent d'ailleurs pas plus à cet enjeu ».
- La fracture ou l’atomisation sociale, qui est de plus en plus forte dans la société ;
Pour les cofondateurs des Cités d’Or, l’incompréhension entre générations ne fait que grandir et la fracture sociale se creuse. « La rupture est aussi géographique, entre les grands centres urbains, les périphéries et le monde rural. Ces trois France évoluent en parallèle », complètent-ils.
Si, au début de l’aventure, les bénévoles militants organisent principalement des ateliers artistiques et culturels (théâtre, bandes dessinées, percussions…), les participants demandent plus : ils ressentent le besoin d’aborder des questions touchant à la connaissance globale de leur propre évolution et du monde qui les entoure.
Pour répondre à cet enjeu, les bénévoles et usagers sont invités à définir cinq aptitudes humaines essentielles à détenir pour devenir acteur de sa vie et de la société. Ces compétences de base sont toujours inscrites au cœur du projet associatif des Cités d’Or 10 ans après :
- Convaincre sans manipuler : savoir argumenter, défendre un point de vue, écouter son interlocuteur ;
- Trouver l’information et échapper à l’intox : savoir utiliser les moteurs de recherche sur Internet, identifier les différentes sources d’information, croiser les sources et vérifier leur pertinence ;
- Entretenir et enrichir son environnement humain : construire et consolider son réseau, être en lien pour ne pas être isolé ;
- Comprendre le fonctionnement du monde contemporain : enjeux et rapports de force, économie, politique, mondialisation, citoyenneté ;
- Acquérir confiance en soi et conscience de soi.
Une école buissonnière pour tous
Pour transmettre ces compétences, Les Cités d’Or créent l’école buissonnière, une série d’ateliers pédagogiques.
Pendant six mois, chaque école buissonnière permet à 14 jeunes en service civique d’alterner entre une mission à effectuer dans une structure partenaire et la réalisation de l'un des trois types de projet collectif suivant, coordonnés par Les Cités d’Or :
- Une audition publique. Les 14 participants choisissent une personnalité (sportive, artistique, politique…) dont le parcours leur parle et deviennent « enquêteurs de vie et de sens » selon les termes employés par l’association. A l’issue de l’enquête, ils invitent cette personnalité à témoigner et alimentent eux-mêmes la discussion par leurs questions.
- La production d’un contenu d’information multimédia. Chaque jeune choisit un sujet qui répond à l’un des deux critères suivants :
- L’enjeu traité doit avoir un impact direct ou indirect sur la vie du participant ;
- Le sujet traite d’un obstacle rencontré par le participant dans sa vie.
- Une enquête participative. Par binôme, les jeunes partent à la rencontre de la richesse humaine et immatérielle de leur territoire, en rapportent des pépites qu’ils valorisent sous la forme de leur choix : exposition photo, bibliothèque sonore, jeu de piste géant…
Tout au long du parcours, l’équipe des Cités d’Or accompagne la réalisation de ces projets par un accompagnement collectif.
En parallèle, un second type d’accompagnement est proposé par un adulte bénévole, « un répondant » selon le terme employé par l’association. Le délégué général précise : « Le répondant, que nous appelons aussi compagnon de sens, est là pour échanger sur les questions de sens et aider la personne à se révéler et à cheminer ».
Le dispositif s’adresse à toute personne de 16 ans ou plus : des jeunes scolarisés ou déscolarisés, des jeunes vivant en centre-ville ou en banlieue…
« Le bouche-à-oreille reste le moyen le plus efficace pour donner envie aux jeunes de participer », explique Karim. « Les anciens de l’école buissonnière parlent de nous à leurs amis ». Des acteurs de terrain, comme les centres sociaux, les maisons des jeunes et de la culture ou les missions locales, orientent eux aussi vers l’association.
Les Cités d’Or à Paris, Lyon… Et après ?
Née en région parisienne, l’association a essaimé à Lyon dès 2012. Aujourd’hui, elle y développe l’un de ses nouveaux projets : la première maison des Cités d’Or. L’objectif de la maison est d’offrir un « QG » à tous les jeunes usagers de l’association. La programmation est pensée pour faciliter la rencontre entre des individus peu habitués à se croiser et le vivre ensemble grâce à des activités collectives.
« Nous voulions que ce lieu soit en cœur de ville pour des raisons évidentes de reconnaissance », raconte Karim. Pari réussi : grâce à Lyon métropole habitat, l’association est sur le point d’investir un espace à deux pas de l’Hôtel de Ville.
Si Les Cités d'Or ont déjà accompagné près de 1 000 personnes, à Paris et à Lyon, ses dirigeants ne souhaitent pas en rester là : l’association porte un ambitieux projet d’essaimage.
« Nous souhaitons créer des écosystèmes pédagogiques dans de nombreuses villes et quartiers, former les acteurs locaux à la démarche pédagogique des Cités d’Or et permettre à ceux-ci de mettre en œuvre, à leur tour, le programme des écoles buissonnières, avec l’appui des Cités d’Or ».
Le projet Les Cités d'Or a été lauréat 2018 de l'appel à projets P'INS, programme d'accompagnement au changement d'échelle porté par la Fondation MACIF et l'Avise.