Portrait
Les Toits de l'Espoir
Publié le 12 septembre 2016 - Mise à jour le 05 octobre 2020
Coordonnées
ZAL du Possible « Le Relais » Chemin des Dames 62700 BRUAY LA BUISSIERE
Les Toits de l’Espoir est une Société Coopérative et Participative (SCOP) qui réhabilite des logements anciens souvent vacants pour y reloger décemment des familles en difficulté.
Découvrez Les Toits de l'Espoir, membre du Relais, une initiative socialement innovante, selon les quatre grands axes de la grille de caractérisation de l’innovation sociale.
Réponse à un besoin social mal satisfait
Les Toits de l’espoir (TDE) ont été créés par deux amis, Pierre Duponchel et Marc Mordacq, en 1996 avec pour objectif de donner accès à un "habitat agréable, chaleureux et écologique" aux plus démunis.La Scop a d'abord concentré ses efforts sur la lutte contre le mal-logement des salariés du Relais du mouvement Emmaüs qui peinaient à se loger décemment en dépit de leur activité. Les Toits de l'espoir ont depuis élargi leur mission au grand public pour répondre au nombre croissant de familles vivant dans des logements indignes et énergivores.
Pour lutter contre l'habitat indigne, les Toits de l'Espoir ont mis en place un modèle innovant : fabriquer du logement social en sollicitant des fonds publics et des investisseurs privé et en s’appuyant sur un réseau d’entreprises du bâtiment partenaires.
Chaque projet poursuit un processus similaire :
1. L'entreprise identifie des propriétaires souhaitant rénover un logement, les conseille sur les travaux à effectuer et réalise les plans, devis et diagnostics de performance énergétique.
2. Après validation du devis, l'entreprise est le maître d'oeuvre pour les travaux de réhabilitation. Ces travaux sont soutenus financièrement par l’Agence Nationale de l’Amélioration de l’Habitat (ANAH) à hauteur de 40% en moyenne.
3. Les Toits de l’Espoir louent les logements rénovés à des ménages en difficulté (conventionnement en logement social). Les loyers sont modérés et les dépenses d’énergie divisées par deux. Le bien revient au propriétaire initial 15ans après sans qu’il n’ait eu à supporter un coût d’investissement.
Au-delà de la dimension sociale, l'entreprise s'attache également à réduire son impact environnemental. Pour réaliser les travaux de rénovation, elle recourt à des matériaux sélectionnés avec soin comme le Métisse, gamme d'isolant thermique et acoustique conçu à partir de fibres textiles recyclés.
Evaluation de la démarche multi partenariale
Pour accomplir sa finalité sociale, la Scop s'entoure de nombreux partenaires publics (Villes, Centres Communaux d'Action Sociale - CCAS) et privés (GDF Suez). Elle s'appuie également sur un réseau d'artisans locaux qualifiés assurant les travaux de rénovation.Les Toits de l'Espoir font partie du groupe Le Relais, réseau d'entreprises qui agit pour l'insertion de personnes en situation d'exclusion, par la création d'emplois durables. En 30 ans, le Relais a créé plus de 2 200 emplois.
Expérimentation et prise de risque
Le modèle économique des Toits de l’Espoir est très dépendant des subventions de l'Anah. Or, cette administration est beaucoup sollicitée dans le Nord-Pas de Calais, entre l'ancien parc immobilier minier et les nombreuses opérations programmées locales. De plus, les Toits de l'Espoir estiment que l'attribution des subventions par l'Anah n'est pas toujours très clair et favorise les propriétaires occupants plutôt que les propriétaires bailleurs. Ce qui est jugé comme un "virement de bord" par les Toits de l'Espoir est une menace directe pour son modèle.Face à cette situation peu favorable, les Toits de l’Espoir développent des activités qui ne dépendent pas directement de la politique de subvention de l'Anah : l'agence Solidaritoit (organisme de gestion locative) et l'ingénierie technique et sociale (expertise dans le cadre de la collaboration avec les collectivités locales dans le cadre d'opérations programmées d'amélioration de l'habitat).
Aujourd'hui, la Scop développe son activité partout en France. Elle réalise des chantiers dans les Régions Hauts-de-France (Picardie), Bourgogne-Franche-Comté (Bourgogne), Auvergne-Rhône-Alpes (Auvergne) et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (Midi-Pyrénées).
Impacts attendus
Depuis sa création en 1996, la Scop a rénové près de 2 000 logements permettant de reloger plus de 9 000 personnes. En 2014, 149 projets ont été engagés par les Toits de l'Espoir.Gain social
- Rénovation de logements insalubres pour les familles les plus fragiles
- 384 personnes ont retrouvé un logement digne et adapté en 2013
- Augmentation du pouvoir d’achat de 119 euros par ménage en moyenne, représentant un total de 137 000€ annuel
- Réduction potentielle de 54% des dépenses d’énergie
Amélioration environnementale
- Réduction de 60% de la consommation énergétique des logements
- Réduction de 26% des émissions de gaz à effet de serre
Développement économique
- Un réseau de 45 artisans partenaires à des prix maitrisés
- 102 emplois générés (équivalents temps-plein)
- 7,7M€ de revenus dus aux travaux de rénovation
Coûts publics évités
- 4,9M€ générés et économisés
- Avec les emplois générés chez les artisans, l’Etat touche 1.4M€ de cotisations sociales, et économise 2.7M€ d’indemnités chômage
- Les travaux génèrent 595 000€ de TVA
- 86 400€ sont perçus en impôts sur les revenus locatifs
- Le Fonds de Solidarité pour l’Energie, grâce à la consommation d’énergie maitrisée, peut économiser jusqu’à 137 000€
- Les mairies peuvent les pénalités dues au manque de logements sociaux, et obtenir une réduction de leur amende le cas échéant
Source : Rapport d'activités 2013