Malteurs Echos
Malteurs Echos est né d'une demande : celle de brasseurs de bières de la région Rhône-Alpes, à la recherche d'un malt bio et local. Trois jeunes issus de familles d'agriculteurs et passés par l'éducation populaire (notamment le MRJC), décident de répondre à ces attentes, en lançant d'abord une association.
L'idée qui anime les trois créateurs, dès le départ, n'est pas de se limiter au rôle de fournisseur de malt. "Nous voulions aussi offrir un outil à la filière brassicole, en intégrant les acteurs, mais aussi les partenaires locaux", explique Baptiste François. Agriculteurs et brasseurs ont été rapidement impliqués dans le projet. Rapidement, l'association est devenue coopérative : une SCIC (Société Coopérative d'Intérêt Collectif). L’intérêt est double explique Baptiste François : "Dans la brassiculture, il y a souvent d’un côté une exigence de qualité de la part des brasseurs, sur le malt, et de l’autre côté des agriculteurs sous pression à cause des marchés. On ne voulait pas être écartelés entre les deux, mais plutôt intégrer tout le monde, afin que chacun s’en sorte et connaisse les besoins des autres".
Travail de formation et de communication
Au sein de la coopérative, les acteurs sont conscients de la saisonnalité de l’agriculture : "on sait que certaines années sont difficiles. Alors tout le monde doit se serrer les coudes", poursuit le jeune homme. Dans cette optique, la coopérative change le rapport entre les acteurs du secteur : "Par exemple, le brasseur sociétaire qui trouve le prix du malt trop cher, comprend que si je baisse le prix, il y perd aussi en tant que co-propriétaire de la coopérative. C’est le principe de la double qualité des membres.". Sur le papier, le modèle est idéal, cependant il reste à faire "un gros travail de formation et de communication pour faire comprendre tout cela", explique le jeune homme. Une pédagogie qui passe notamment par des échanges et des rencontres et une participation aux décisions.
Par ailleurs, Malteurs Echos a choisi d'intégrer une dimension insertion professionnelle : plusieurs jeunes en difficulté travaillent dans la structure. Accompagnés et formés, ils développent un projet professionnel, généralement loin du malt, qui offre peu de débouchés. Logistique, suivi qualité ou préparation de commandes : les possibilités sont nombreuses. Trois jeunes sont déjà sortis de la coopérative. Parmi eux, deux ont choisi de reprendre une formation.