Mobicoop

Une plateforme collaborative sous forme coopérative

Mobicoop est une Scic née en 2018 de la transformation de l’association Covoiturage Libre. Celle-ci avait été créée en 2011 par des adeptes des voyages à plusieurs, déçus de l’émergence de plateformes payantes, le prélèvement de commissions étant contraire à leur idée de la mobilité partagée.

Publiquement engagés pour dénoncer la confusion entre économie collaborative (modèle de société particulièrement capitalisé en vogue dans le domaine de la mobilité) et économie coopérative, les fondateurs de Mobicoop ont donc imaginé un modèle de plateforme collaborative, favorisant le déplacement, sous forme coopérative. 

Pour asseoir son modèle économique, la Scic a intégré en son sein les activités de Covivo-Roulez malin (développeur d’interfaces locales de covoiturage), début 2019. Son activité repose donc à la fois sur une plateforme nationale et des plateformes territoriales. La première, fonctionnant non pas sur des commissions ou de la publicité mais sur la libre participation des utilisateurs, propose aux particuliers de covoiturer sur des trajets de moyennes et longues distances.

Elle offre également la possibilité d’organiser du covoiturage autogéré pour se rendre à un événement. Les secondes sont des prestations fournies pour le compte d’entreprises et de grands acteurs territoriaux (régions, métropoles, départements) qui les financent, le service de covoiturage étant sans commission pour l’utilisateur final.

Développer des solutions de mobilités solidaires adaptées pour tous

Coopérer, être solidaire et engagé pour l’écologie font partie des valeurs fondamentales de Mobicoop. Ainsi, parce qu’elle a à cœur de favoriser la mobilité de tous, Mobicoop s’est rapprochée d’autres acteurs du domaine. Comme dit Bastien Sibille, son président : « plutôt qu’être en concurrence, fusionnons ! ».

C’est ainsi que depuis juin 2021, Mobicoop et Rezo pouce ne font plus qu’un. Ce nouveau venu au sein de la Scic développe depuis plusieurs années l’auto-stop organisé et sécurisé au service des collectivités, en particulier en milieu rural. 

Tous les utilisateurs sont inscrits sur une plateforme dédiée ; les conducteurs sont reconnaissables par un auto-collant et les voyageurs par une carte. Les prises en charge se font à des points d’arrêt identifiés. Pour les utilisateurs connectés, une application peut faciliter la mise en relation. Mais on peut continuer à utiliser un carton de destination, moyen qui a fait ses preuves depuis de nombreuses années. Neuf fois sur dix, l’auto-stoppeur attend moins de 10 minutes. C’est un mode de déplacement plus souple que le covoiturage, qui permet de se déplacer « quand on veut ».

« Et parce qu’on ne réussira pas la transition de la mobilité en laissant des publics sur le bord de la route », la Scic développe des réseaux territoriaux de mobilité solidaire. Ceux-ci mettent en relation des personnes prêtes à se dérouter de leur trajet initial voire à faire un voyage qu’elles n’auraient pas prévu pour transporter des personnes sans solution de déplacement. Cela permet par exemple à des personnes en perte d’autonomie de se rendre à un rendez-vous médical ou administratif ou, tout simplement, d’aller faire leurs courses.

L’engagement sous toutes ses formes

Mobicoop exprime ses valeurs à travers ses actions mais aussi au quotidien de par ses choix de fonctionnement que ce soit au niveau de la gouvernance ou des outils qu’elle utilise et met à disposition. 

Elle revendique ainsi la défense des libertés numériques qui « repose sur l’édition de ses logiciels libres, la protection des données personnelles et l’interopérabilité des données pour contribuer à l’essor des mobilités partagées ». 

Outre le statut coopératif attribuant à chaque membre une voix, la gouvernance est partagée. Au sein de la Scic, elle est basée sur les principes de la gestion par consentement et la participation est ouverte à tous les membres et, autant que faire se peut, aux utilisateurs. Pour favoriser une prise de décisions éclairée, Mobicoop s’appuie sur l’éducation populaire et forme ses membres sur « les méthodes de gouvernance et de prises de décisions, les enjeux de la mobilité partagée, du développement logiciel et du logiciel libre. ».

Des engagements tous azimuts pour faire de la mobilité un véritable bien commun.