Quand l’économie circulaire est sociale et solidaire
ESS & économie circulaire, une histoire ancienne
Dès les années 60, des associations et coopératives, en particulier des structures d’insertion, se sont engagées en faveur du réemploi, de la réutilisation et du recyclage de biens en fin de vie (objets, meubles, appareils électriques et électroniques). Inventives, beaucoup de ces structures de l’ESS ont diversifié leurs activités pour répondre aux besoins locaux émergents. Se distinguant des entreprises classiques, ces structures mettent leurs projets d’économie circulaire au service d’une finalité sociale (en particulier la lutte contre l’exclusion et l’accès aux biens de première nécessité).
Les structures d’utilité sociale se situent principalement en amont de la filière de gestion des déchets, à travers le réemploi et la réutilisation. D’après le Panorama de la deuxième vie des produits réalisé par l’ADEME, l’agence nationale de l’environnement, on en comptait 1917 en 2012. Des entreprises sociales sont par ailleurs positionnées sur l’économie de fonctionnalité (développement de solutions de partage des biens), l’une des composantes de l’économie circulaire.
Ces structures sont le plus souvent membres d’un réseau qui les fédère et les accompagne. On compte notamment Le Mouvement Emmaüs, la Fédération Envie, le réseau des Ressourceries, la Fédération des entreprises d'insertion et l’Union des entreprises adaptées (UNEA). 78% des structures de l’ESS engagées dans le réemploi et la réutilisation sont ainsi affiliées à un réseau. Cette structuration permet une représentation nationale segmentée par type d’acteurs (entreprises d’insertion, ressourceries, etc.). Toutefois, à ce jour, aucun réseau ne fédère l’ensemble des structures d’utilité sociale autour des enjeux de l’économie circulaire.
Des projets qui associent finalités environnementale et sociale
S’il est indispensable de transformer la société pour répondre aux enjeux écologiques, il ne faut pas pour autant en oublier l’humain. Les structures d’utilité sociale engagées dans l’économie circulaire y contribuent, principalement en poursuivant deux objectifs (qui peuvent se retrouver dans le même projet) :
Insertion de personnes éloignées de l’emploi
De nombreuses structures d’utilité sociale engagées dans l’économie circulaire portent des dispositifs d’insertion par l’activité économique (IAE). Les activités de réutilisation et du réemploi peuvent effectivement servir d’activités support pour favoriser le retour à l’emploi de personnes souffrant de difficultés sociales et/ou professionnelles. A elle seule, la fédération Envie représente 1050 postes en insertion (équivalents temps plein) et 1450 personnes accueillies sur l’année. En dehors des dispositifs encadrés de l’IAE, des structures font le choix de créer des postes pérennes pour insérer durablement des personnes en détresse (découvrir à ce sujet Tri Rhône-Alpes).
Accès à des produits à prix réduits
Actrices du réemploi, les boutiques Emmaüs, les ressourceries et recycleries mettent en vente des meubles, objets et vêtements à bas prix. Les personnes à faible revenu peuvent ainsi s’équiper et se vêtir à moindre coût. A titre d’exemple, la ressourcerie de Cenon pratique une fourchette de prix comprise entre 50 centimes et 30 euros pour du mobilier. Les Ateliers du Bocage (réseau Emmaüs) proposent des téléphones portables pour un prix 30% inférieur à celui du marché.
Au-delà du champ du réemploi, les entreprises sociales facilitent l’accès aux biens en proposant des solutions de location à bas coût. C’est le cas de la Machine du Voisin qui facilite le partage de machines à laver entre voisins et de Cité lib qui loue des véhicules pour une durée déterminée aux habitants de Grenoble.
Des stratégies de développement spécifiques
Les structures d’utilité sociale, fortes de leur capacité d’expérimentation et de leur ancrage local, élaborent des stratégies de développement qui leur sont spécifiques.
Pour assurer leur pérennité face à la concurrence des opérateurs privés et à la baisse des aides publiques , elles doivent sans cesse s’adapter et innover. Au plus près des enjeux locaux, leur force réside dans leur capacité à répondre aux besoins des acteurs du territoire et à saisir les opportunités émergentes. Ces atouts leur permettent de se développer selon des stratégies spécifiques :
-
Expérimentation de démarches innovantes pour répondre à des besoins sociaux mal ou non satisfaits. Projets souvent issus d’initiatives citoyennes, encore peu développées par les entreprises classiques (développement d’une solution d’autopartage par Cité lib dès 1999).
-
Exploration de niches de marché qui ne sont pas investies par des opérateurs privés. Il peut s’agir de la valorisation de déchets qui sont peu ou pas pris en compte par les opérateurs classiques, le plus souvent en raison d’une quantité ou d’une qualité jugée insuffisante pour générer un taux de rentabilité estimé satisfaisant (transformation des rebuts de carton par GROUPE ID’EES).
-
Apport de savoir-faire technique (en matière de collecte, de tri, etc.) dans des projets portés par des entreprises classiques, des clusters et/ou pôles de compétitivité (participation de Tri-Vallées à la mise en place d’une plateforme de logistique urbaine et à la création d’une unité de méthanisation).
-
Coopération inter-acteurs : la coopération entre acteurs locaux est un préalable à l’émergence de synergies éco-industrielles territoriales. Ainsi, de nombreux Pôles territoriaux de coopération économique intègrent une activité liée à la gestion locale des déchets (ressourcerie, etc.). Pour certains, l’écologie industrielle est au cœur de la dynamique de mutualisation et de coopération (pour en savoir plus, consulter l’article Action en région sur les PTCE et l'économie circulaire).
Des projets qui associent finalités environnementale et sociale
S’il est indispensable de transformer la société pour répondre aux enjeux écologiques, il ne faut pas pour autant en oublier l’humain. Les structures d’utilité sociale engagées dans l’économie circulaire y contribuent, principalement en poursuivant deux objectifs (qui peuvent se retrouver dans le même projet).
Insertion de personnes éloignées de l’emploi
De nombreuses structures d’utilité sociale engagées dans l’économie circulaire portent des dispositifs d’insertion par l’activité économique (IAE). Les activités de réutilisation et du réemploi peuvent effectivement servir d’activités support pour favoriser le retour à l’emploi de personnes souffrant de difficultés sociales et/ou professionnelles.
À elle seule, la fédération Envie représente 1050 postes en insertion (équivalents temps plein) et 1450 personnes accueillies sur l’année. En dehors des dispositifs encadrés de l’IAE, des structures font le choix de créer des postes pérennes pour insérer durablement des personnes en détresse (découvrir à ce sujet Tri Rhône-Alpes).
Accès à des produits à prix réduits
Actrices du réemploi, les boutiques Emmaüs, les ressourceries et recycleries mettent en vente des meubles, objets et vêtements à bas prix. Les personnes à faible revenu peuvent ainsi s’équiper et se vêtir à moindre coût. À titre d’exemple, la ressourcerie de Cenon pratique une fourchette de prix comprise entre 50 centimes et 30 euros pour du mobilier. Les Ateliers du Bocage (réseau Emmaüs) proposent des téléphones portables pour un prix 30% inférieur à celui du marché.
Au-delà du champ du réemploi, les entreprises sociales facilitent l’accès aux biens en proposant des solutions de location à bas coût. C’est le cas de la Machine du Voisin qui facilite le partage de machines à laver entre voisins et de Cité lib qui loue des véhicules pour une durée déterminée aux habitants de Grenoble.
Des stratégies de développement spécifiques
Les structures d’utilité sociale, fortes de leur capacité d’expérimentation et de leur ancrage local, élaborent des stratégies de développement qui leur sont spécifiques.
Pour assurer leur pérennité face à la concurrence des opérateurs privés et à la baisse des aides publiques , elles doivent sans cesse s’adapter et innover. Au plus près des enjeux locaux, leur force réside dans leur capacité à répondre aux besoins des acteurs du territoire et à saisir les opportunités émergentes.
Ces atouts leur permettent de se développer selon des stratégies spécifiques :
-
Expérimentation de démarches innovantes pour répondre à des besoins sociaux mal ou non satisfaits. Projets souvent issus d’initiatives citoyennes, encore peu développées par les entreprises classiques (développement d’une solution d’autopartage par Cité lib dès 1999).
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Exploration de niches de marché qui ne sont pas investies par des opérateurs privés. Il peut s’agir de la valorisation de déchets qui sont peu ou pas pris en compte par les opérateurs classiques, le plus souvent en raison d’une quantité ou d’une qualité jugée insuffisante pour générer un taux de rentabilité estimé satisfaisant (transformation des rebuts de carton par GROUPE ID’EES).
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Apport de savoir-faire technique (en matière de collecte, de tri, etc.) dans des projets portés par des entreprises classiques, des clusters et/ou pôles de compétitivité (participation de Tri-Vallées à la mise en place d’une plateforme de logistique urbaine et à la création d’une unité de méthanisation).
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Coopération inter-acteurs : la coopération entre acteurs locaux est un préalable à l’émergence de synergies éco-industrielles territoriales. Ainsi, de nombreux Pôles territoriaux de coopération économique intègrent une activité liée à la gestion locale des déchets (ressourcerie, etc.). Pour certains, l’écologie industrielle est au cœur de la dynamique de mutualisation et de coopération (pour en savoir plus, consulter l’article Action en région sur les PTCE et l'économie circulaire).