Franck Louvrier, Vice-président en charge du tourisme
Quelles sont vos ambitions en matière de tourisme social et solidaire ?
En Pays de la Loire, ce tourisme représente plus d'une centaine de centres d'hébergements - dont 26 % en milieu rural - et 1 400 000 nuitées. Chaque anne, il génère 42 millions d'euros de chiffre d'affaires et 6 millions d'euros de dépenses pour les vacances sur le territoire.
Souvent de grande capacité (plus de 100 lits), ces centres reposent sur un modèle économique paradoxal : une clientèle économiquement fragile et un besoin de rentabilisation du même ordre que les hébergements de l'économie touristique classique. La Région aide ces opérateurs qui disposent généralement de fonds propres limités.
Quels types de projets soutenez-vous ?
Nous accompagnons tous les porteurs de projets touristiques associatifs, fédératifs ou mutualistes qui sont situés sur notre territoire. Les collectivités sont aussi éligibles lorsque l'initiative privée ou associative est défaillante et que l'offre est déficitaire.
Je rappelle que les bénéficiaires doivent présenter un minimum de trois conventions partenariales avec des organismes sociaux : Caisses d'allocations familiales (CAF), associations caritatives, Agence Nationale pour les Chèques-Vacances (ANCV) seniors...
Comment encouragez-vous leur développement ?
La Région intervient à différents niveaux pour aider ces opérateurs :
- par un soutien à l'investissement dans le cadre de projets de rénovation, d'extension et en particulier d'accessibilité voire de création d'établissements qui sont agréés "Tourisme social et familial" ;
- par une aide au conseil et aux études ;
- par un réel partenariat avec l'Union nationale des associations de tourisme (UNAT) Pays de la Loire pour accompagner la structuration de la filière régionale.
A titre d'exemple, nous soutenons un projet de rénovation de l'Association Séjours Plein-Air qui s'installe à Piriac-sur-Mer, en Loire-Atlantique, avec un prêt régional de 350 000 € à un taux réduit à 2,03 % (avec un différé de paiement de 3 ans) et une subvention s'élevant à environ 34 000 €.
Nous nous apprêtons également à soutenir la modernisation du camping et du parc de loisirs de l'Etang près du château de Brissac situé dans le Maine-et-Loire. Cette structure, créée par Patrick Valentin, embauche une soixantaine de personnes en situation de handicap. Il s'agit d'un établissement et service d'aide par le travail.
Accompagnez-vous la structuration de la filière ?
Oui, en travaillant avec l’UNAT Pays de la Loire qui fédère et représente 33 associations de tourisme.
Nous avons mis en place, par exemple, une plateforme d'étude de solutions de financement des projets du tourisme associatif et social animée par l'UNAT et la Région en lien avec BpiFrance et la Caisse des Dépôts. Dans ce cadre, j'ai visité ces derniers jours une réalisation remarquable à Saint-Molf en Presqu'ile Guérandaise (44) : la Maison Rivage, établissement adapté pour l'accueil des personnes handicapées.
Ces actions croisent-elles d'autres politiques régionales ?
Chaque action peut être portée par plusieurs commissions. Le chef de file est décidé en réunion de Présidents de commission. Par exemple, nous collaborons avec la commission "territoires, ruralité, santé, environnement, transition énergétique, croissance verte et logement" pour aider les structures et établissements à améliorer leur impact environnemental.
Propos recueillis par Pauline Bian-Gazeau
> Pour aller plus loin, découvrir le décryptage "Tourisme social et solidaire : pas de congés pour les Régions !" réalisé par l'Avise.