La levée de fonds de l’association Les Glénans
Pouvez-vous nous présenter le projet des Glénans ?
Tom Daune - Les Glénans : Les Glénans, association reconnue d’utilité publique fondée à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, vise à faire vivre un projet collectif à travers la pratique de la voile. Au fur et à mesure, elle s’est développée jusqu’à devenir l’école de voile de référence. A travers la gestion de nos sites naturels isolés et parfois insulaires, Les Glénans assurent un travail d’éducation à l’environnement, de recherche d’innovation et de solutions durables mais également de projets sociaux et des actions d’utilité publique, tout en faisant vivre les valeurs de partage et de solidarité. Notre modèle économique est rentable : cette rentabilité est une condition indispensable à notre liberté de ton. L’association compte aujourd’hui 17 000 adhérents et a un chiffre d’affaire de 11 millions d’euros.
Pourquoi avoir choisi le financement en titres associatifs et comment s’est déroulée la levée de fonds ?
Tom Daune : Pour nous, le titre associatif est un dispositif cohérent, en phase avec notre actualité : c’est un outil efficace de levée de fonds que nous avons choisi de flécher sur la rénovation de notre patrimoine bâti. Il permet de se faire financer par des acteurs de la finance solidaire avec qui nous partageons un certain nombre de valeurs et intègre un remboursement qui, in fine, permet d’orienter vers le développement. Cependant, le processus de mise en place en interne est assez long : il faut réunir une Assemblée Générale Exceptionnelle et faire un important travail de pédagogie auprès des membres de la gouvernance. Une fois que l’émission du titre associatif a été votée, tout s’est bien déroulé : le processus de structuration en lien avec le Crédit Coopératif ne nous a pris que quelques mois. La simplicité du dispositif tient vraiment à la qualité de l’intermédiaire.
Valérie Vitton et Estelle Guéret-Zing - Crédit Coopératif : Ce qui est long, c’est effectivement de travailler sur son business plan, de faire concorder les attentes de différents investisseurs et de passer en comité d’investissement. Cependant, le recours aux titres associatifs est une méthode de financement bien rodée et nous recevons aujourd’hui un afflux de demandes d’associations pour les accompagner dans leurs émissions. En effet, les titres associatifs permettent de se faire financer par des investisseurs patients qui ne vont pas s’immiscer dans la gestion et qui cherchent l’impact plus que la rentabilité.
Guillaume Martin de Vauxmoret - Ecofi : Le titre associatif est un outil qui a été remis en avant avec la Loi Hamon de 2014. Les premières levées ont eu lieu en 2016-2017 par de grosses associations telles que l’ADIE ou ACTED. Le marché s’est ensuite ouvert à des associations plus petites, avec un bilan entre 10 et 20 millions d’euros. Le recours aux titres associatifs demeure difficile pour les structures avec un bilan compris entre 500 000 et 1 million d’euros car les fonds, pour des raisons prudentielles, ne peuvent pas investir dans des titres associatifs qui représenteraient plus de 25 % du bilan total. Ecofi traite des dossiers autour de 200 000 €, mais d’autres investisseurs ne s’intéressent pas à ceux en dessous d’un million d’euros. Le recours aux titres associatifs dépend aussi du besoin : quand il s’agit d’un investissement long et qu’on ne peut pas apporter de capital, le titre permet d’avoir des ressources durables.
Quel a été le rôle du Crédit Coopératif en tant qu’arrangeur dans la levée de fonds ?
Valérie Vitton et Estelle Guéret-Zing : En tant qu’arrangeur, nous avons eu un rôle d’information et d’accompagnement de l’association Les Glénans dans son projet d’émission. Au départ, nous avons qualifié avec Les Glénans quel type de financement correspondait à leur projet et échangé sur les conditions qu’induisent le recours aux titres associatifs et à l’investissement par des acteurs de la finance solidaire ou à impact. Nous avons ensuite appuyé l’association dans la préparation des documents à destination des investisseurs et du contrat d’émission. Notre plus-value a également été notre connaissance de l’écosystème du financement : nous avons la capacité de qualifier et d’identifier quels investisseurs sont pertinents pour le projet de l’association en termes d’intérêt mais aussi de valeurs communes. Avec ce positionnement, nous avons pu à la fois conseiller l’association sur sa stratégie de financement mais également rassurer et convaincre les financeurs de la solidité du projet et de son impact social.
Tom Daune : Ce qui est sûr, c’est que nous n’y serions pas arrivés sans l’accompagnement du Crédit Coopératif. C’est un exercice auquel nous ne sommes pas rompus et où il faut trouver un équilibre. Estelle et ses équipes ont notamment accompagné la mise en place d’indicateurs simples permettant de mesurer et valoriser l’impact social de notre projet. Nous observons que tout ce travail fait sur la mesure de l’impact social devient la norme dans l’économie sociale et solidaire et dépasse maintenant largement le seul cadre de son développement. La relation de confiance que nous avons construite avec le Crédit Coopératif nous a permis de pouvoir exposer sincèrement notre projet et trouver les partenaires qui nous correspondent pleinement.
Guillaume Martin de Vauxmoret : En tant qu’investisseur, le grand avantage de travailler avec le Crédit Coopératif est la simplification du dialogue et du travail avec l’association émettrice. Dans le cas du projet Les Glénans, les équipes du Crédit Coopératif ont fait tout le travail de synthétisation des données, de préparation des documents financiers et d’impacts en lien avec l’association et nous ont ainsi permis de gagner beaucoup de temps. De plus, ils ont facilité la création et l’animation d’un collectif d’investisseurs autour du projet. Ces échanges collectifs ont réellement permis d’enrichir nos analyses en voyant des choses que nous n’aurions pas vu seuls.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes intéressées par ce type de financement ?
Guillaume Martin de Vauxmoret : Se faire accompagner pour gagner du temps. Les dirigeants et administrateurs d’une association n’ont souvent pas le temps de connaitre tout l’écosystème de la finance solidaire. Ainsi, se faire accompagner permet d’avoir des connexions rapides et pertinentes avec des investisseurs.
Tom Daune : Faire appel aux titres associatifs quand l’association est en bonne santé, structurée, avec un projet associatif et de développement lisible car la temporalité est importante. Se faire accompagner a également été décisif pour nous et il n’est d’ailleurs pas exclu que nous sollicitions de nouveau le Crédit Coopératif pour nos futures levées de fonds.
Valérie Vitton et Estelle Guéret-Zing : Il n’est jamais trop tôt pour aborder ce sujet, en connaitre les conditions et acculturer les équipes en interne. Pour nous, la qualité des interventions et du travail fait par l’association est la clé : l’arrangeur n’est qu’un révélateur, le projet et le moment sont les critères de réussite les plus décisifs.
Présentation du Crédit Coopératif
Le Crédit Coopératif est une banque engagée au service des transitions environnementales et sociales. S’il exerce tous les métiers et expertises de banquier, sa vocation est de mettre ses compétences au service des acteurs de l’économie réelle. Historiquement banque coopérative de personnes morales, son capital est apporté à 100% par ses clients : les coopératives, les PME-PMI, les mutuelles, les associations, les organismes d’intérêt général et les mouvements qui les représentent. Ils cumulent ainsi la double qualité de client et de sociétaire. Grâce à ses produits bancaires du quotidien, solidaires et tracés, les particuliers sont eux-aussi de plus en plus nombreux à faire le choix du Crédit Coopératif. Fier de ses racines sociales, le Crédit Coopératif est l’un des partenaires premium des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, qui promettent d’être plus inclusifs, plus durables et plus solidaires.
Présentation d’Ecofi
Ecofi est la société de gestion du Groupe Crédit Coopératif, membre de BPCE (agréée par l’AMF sous le n°GP972004). ECOFI est un pionnier et un acteur majeur de la finance engagée, avec une gestion 100% ISR pour sa gamme de fonds ouverts* depuis janvier 2019, et une expertise dans les fonds solidaires, avec plus de 75 entreprises financées. ECOFI a désormais affirmé sa raison d’être et a pris le statut d’Entreprise à mission. Au service de ses clients depuis 1972, ECOFI a développé un savoir-faire dans les grandes classes d’actifs et gère une gamme complète et pertinente de produits et solutions d’investissement, reposant sur une gestion de conviction et une culture forte du contrôle des risques. Sa capacité à rechercher des solutions innovantes adaptées aux évolutions de marché et aux contraintes et besoins de ses clients révèle une structure réactive et agile basée sur un engagement fondé sur le long terme. Pour ECOFI, être responsable c’est s’engager auprès de ses clients à choisir les meilleurs actifs pour pérenniser la performance et préserver les intérêts des générations futures. Notre signature l’affirme : ACTIFS POUR LE FUTUR.
*100% ISR selon la méthodologie d’ECOFI (hors certains fonds indexés et fonds à gestion déléguée). 9 OPC ont aussi obtenu le Label ISR d’Etat.
Présentation de l'association Les Glénans
Les Glénans sont une association loi 1901, reconnue d’utilité publique, et agréée par le Ministère des Sports. L’école de voile des Glénans, la première d’Europe, est née en 1947 en Bretagne, sur l’Archipel de Glénan. Elle est aujourd’hui reconnue comme LA référence dans le monde de l’enseignement de la voile, et accueille plus de 15 000 stagiaires et moniteurs par an.
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