Exemples d’actions soutenues par les conseils régionaux
Soutenir l'installation et la conversion en bio
Les conseils régionaux peuvent soutenir la mise en place d’un parcours d’accompagnement pour encourager l’installation de nouvelles activités agricoles et agri-rurales et la transmission des fermes biologiques.
Dans les Hauts de France (ex-Picardie), la Région finance 80% de l’accompagnement des porteurs de projet, en partenariat avec CoPASol, le collectif pour une agriculture solidaire. En 2015, 87 agriculteurs ont bénéficié d’un suivi personnalisé grâce à ce dispositif. L'aide régionale a été renouvelée pour 2016 et 2017, sans certitude pour les années suivantes.
En 2014, la région Ile-de-France a de son côté créé un service dédié aux questions agricoles au sein de la direction de l’environnement. La région francilienne a par ailleurs adopté une stratégie régionale pour une agriculture durable et de proximité. Début 2016, Marine Augé, chargée de mission agriculture, précisait le cadre régional : « l’installation de nouveaux agriculteurs est soutenue à la fois dans le cadre du Plan Bio Etat-Région ainsi que par un programme régional d’animation et d’accompagnement des porteurs de projets et des cédants. Ce programme prévoit notamment l’installation d’un observatoire pour obtenir des données statistiques plus précises. Ces actions reposent sur des démarches partenariales impliquant la chambre d’agriculture, la Safer, le groupement des agriculteurs biologiques, Terre de Liens, le réseau des Amap, la couveuse associative Le champ des possibles… ».
Pour aller plus loin, la région Ile-de-France a avancé sur la mise en place d’un nouveau dispositif d’avances remboursables destiné aux porteurs de projets agricoles. "Des contacts ont notamment été pris avec France Active, financeur solidaire, à la mise en place d’un nouveau dispositif destiné aux porteurs de projets agricoles", précise Marine Augé. Des projets dans l'attente de l'adoption d'une nouvelle politique agricole.
Développer le manger bio et local dans la restauration collective
Pendant 10 ans, la démarche "Mon lycée mange bio", issue d'un partenariat entre la région Rhône-Alpes et le réseau Corabio, a permis d'introduire des produits bio dans les restaurants des lycées de manière régulière et de mettre en place des actions éducatives et de sensibilisation. Grâce à cette opération, les achats de produits biologiques ont quadruplé en 8 ans dans les lycées participants pour atteindre plus de 800 000 € en 2014/2015.
Si la campagne n'est pas reconduite en 2017, un futur programme de renforcement de l’approvisionnement local dans les lycées est en cours de préparation par la région. Corabio participe à cette réflexion qui ne porte pas uniquement sur l'approvisionnement en produits biologiques.
Dans les Pays de la Loire, la région a adopté en février 2016 un Plan d'actions prioritaires en réaction à la crise agricole. L'une des 6 priorités concerne le développement de l'approvisionnement local dans la restauration collective. Les objectifs sont notamment les suivants:
- tendre vers 100% français, 50% régional, 20% bio ou sous signes de qualité au 31 décembre 2017 ;
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introduire les démarches "Projets alimentaires territoriaux" dans la politique territoriale de la région pour les diffuser rapidement sur tout le territoire régional ;
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lancer une campagne de communication régionale sur l'importance du "Manger local" et l'excellence des produits ligériens.
La "campagne de communication militante" a été lancée en novembre 2016 pour soutenir la consommation de produits régionaux. De la même manière que la région Auvergne-Rhône-Alpes, cette action ne se limite pas au bio mais concerne plus largement la production locale.
Organiser et structurer des filières de proximité durables et solidaires
A Lyon, le Groupement régional alimentaire de proximité (Grap) fédère une vingtaine d'activités de la filière alimentaire, de la transformation à la distribution : restaurants, épicerie bio, boulangerie...
« Le groupement a pour objectif de structurer et consolider les nombreuses initiatives engagées dans la relocalisation alimentaire. Nous nous concentrons sur les projets faisant la promotion de l’agriculture biologique, paysanne ou encore de l’agroécologie et favorisant les circuits courts et locaux », explique Kévin Guillermin, gérant. « Notre Société coopérative d’intérêt collectif (Scic) s’inspire du mode de fonctionnement des coopératives d’activités : nos membres sont accompagnés dans la création et le développement de leurs projets et deviennent salariés. »
Après 4 ans d'existence, le Grap a créé plus de 35 emplois, dont 7 en charge des fonctions support et de l’accompagnement. Il a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de plus de 4 millions d’euros en 2015. Le conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes (ex-Rhône-Alpes) a soutenu le projet à hauteur de 50 000 € à travers le dispositif Idéclic Solidaire Projets et Grand Lyon Métropole verse une subvention annuelle à la coopérative (20 000 € en 2015).
En Île-de-France, la quatrième édition de l'appel à projets sur les filières agricoles de proximité s'est tenue en 2016. « Nous constatons chaque année que beaucoup de projets candidats relèvent de l’Economie sociale et solidaire (ESS). Nous pouvons les accompagner à hauteur de 40 à 50% jusqu’à 100 000 €. Le budget total de ce dispositif représente entre 300 000 et 400 000 € par an », explique Marine Augé.
En lien étroit avec le service ESS de la région, la direction de l'environnement a soutenu plusieurs projets solidaires et innovants : Val Bio Ile-de-France, chantiers d’insertion assurant la distribution de paniers bios locaux ou encore la conserverie des Potagers de Marcoussis, membre du réseau Cocagne, qui assure la transformation de fruits et légumes locaux et les distribue en circuits courts.