Ping facilite les parcours numériques par la médiation
Une question d’usages
Dans le fablab, les enfants s’affairent. Composants électroniques, lignes de code, machines à commande numérique, etc. Encadrés par une médiatrice multimédia, ils découvrent les bases de la programmation et les logiciels de création libre. Le stage du jour, proposé par Ping dans le lieu qu’il anime, Plateforme C, porte sur le livre augmenté. Objectif ? Matérialiser les mondes imaginaires sur des supports physiques et numériques, tout en apprenant à maîtriser les technologies.
La fracture numérique est une question de matériel mais surtout d’usages
L’accès aux outils numériques n’est plus l’unique besoin auquel les associations et les politiques publiques tentent de répondre. Mettre à portée de main les technologies d’un point de vue usages, techniques et culture est ainsi au cœur des missions de médiation numérique de Ping. Se servir d’un smartphone est un savoir, mais avoir conscience des potentielles addictions qu’il entraîne et connaître les problématiques liées aux données privées en est un autre.
Médiation numérique
Les actions de médiation numérique menées par l’association auprès de publics spécifiques comme les enfants ou les habitants des quartiers sont notamment soutenues par la Région et le Département Loire-Atlantique. « Notre plan régional pour l’économie numérique concerne l’aménagement du territoire, la numérisation de l’économie, la transformation digitale des entreprises », affirme Laurent Prétrot, vice-président Croissance numérique au Conseil régional des Pays de la Loire. « La médiation numérique est aussi essentielle pour rendre le numérique accessible à tous et acculturer les individus », ajoute-t-il. Dans ce cadre, l’institution soutient donc Ping, mais également ADN Ouest, qui agit plutôt auprès des jeunes dans les lycées.
Ping perçoit également une subvention du Conseil régional pour animer une plateforme d’échanges et de débats, Parcoursnumeriques.net. « La médiation numérique et l’animation multimédia sont un vrai millefeuille territorial, avec de nombreux métiers pas forcément toujours bien connus », indique Thomas Bernardi. Portraits de professionnels du secteur, immersions dans les bibliothèques, les espaces publics numériques (EPN) ou les centres sociaux, animation de rencontres, etc. La plateforme a pour objectif de valoriser les compétences nécessaires au déploiement de la médiation numérique. « C’est un travail très important, car les EPN, qui existent depuis une vingtaine d’années, ont bénéficié de plusieurs labels successifs qui ont souvent périclité et les collectivités locales ne s’engagent pas toutes de la même manière », affirme Thomas Bernardi.
Un levier de développement local
Les collectivités souhaitent de plus en plus aller au-delà du volet social de la médiation numérique (lutte contre la fracture numérique, recherche de cohésion sociale) pour en faire un levier de développement local. Ping travaille ainsi depuis 2011, dans le cadre de la convention triennale qui lie l’association au Conseil régional, à l’essaimage des fablabs sur le territoire. « Nos politiques doivent être portées à l’échelle des territoires de la région, pour assurer le maillage le plus fin possible. Il est important pour nous que Ping puisse accompagner dans ce sens les nouvelles activités locales qui émergent », précise Laurent Prétrot.
L’association accompagne les porteurs de projet, les forme, expérimente des activités et a un rôle d’appui-conseil. Elle a par exemple accompagné un EPN, présent en milieu rural, dans la création d’un fablab. « Nos missions d’éducation populaire doivent à présent être conciliées avec la nécessaire dimension économique des projets numériques », résume Thomas Bernardi.
La Région voit également les potentiels de création d’emplois locaux au sein de la filière numérique au sens large, dans un contexte où de nombreux territoires des Pays de la Loire ont été labellisés French Tech et où les projets en matière de réalité virtuelle, d’usines du futur et de clean tech se développent. « Avec les associations de la médiation numérique, nous avons un cap clair », estime Laurent Prétrot, « Nous souhaitons soutenir les initiatives qui permettent d’informer les Ligériens sur les capacités et les besoins en emplois de la filière ».