Retour d’expérience : le financement d’un programme de Solidarité Estuaire par le FSE+

Présentation du projet financé par la Priorité 1 du FSE+

Le projet « L’ENTRE 2 : Un accès aux droits et au logement pour les 18-25 ans en situation de rupture sur le bassin nazairien » a été lancé suite à un diagnostic de territoire réalisé par la Carene (Communauté d’agglomération de la région nazairienne et de l'estuaire) avec la participation de Solidarité Estuaire. Objectif de ce diagnostic ? Penser un projet idéal pour le logement des jeunes étant sortis du foyer d’aide sociale à l’enfance, qui n’étaient pas en mesure d’accéder au logement, faute d’une insertion déjà acquise. Ce projet expérimental, qui se présente sous la forme d’un « entre deux » offrant des contrats de location individuels aux jeunes comprenant un accompagnement pluridimensionnel, pourrait ainsi constituer une alternative aux centres d’hébergement d’insertion sociale, souvent connotés négativement car gardant les freins à l’autonomie.
En 2021, cette réflexion s’est traduite par le lancement d'un projet coconstruit entre quatre associations : Solidarité Estuaire (coordinateur), Oppelia, Habitat Jeunes de la Région Nazairienne et l’ADAES 44.
Ensemble, elles ont mobilisé les fonds publics de la part de la Ville et de l’Agglomération Saint-Nazaire, du Conseil départemental de Loire-Atlantique, du Service de l’État, ainsi que de la CAF et de l’ARS de Pays de la Loire. De quoi permettre le lancement du dispositif auprès de 10 jeunes âgés de moins de 25 ans. À la clé : un accompagnement préparatoire de trois à six mois permettant à ces derniers de gagner en autonomie et de créer un sentiment de sécurité et des liens de confiance avec les équipes. Des contrats de location adaptés à leur projet leur sont ensuite proposés. Cette phase d’autonomisation est destinée encourager les jeunes à s’insérer dans la société et sur le marché de travail. Un focus spécial est donné à la question de la santé physique et mentale, avec notamment les soins autour de l’addiction assurées par Oppelia.
Afin d’élargir la portée du dispositif, Solidarité Estuaire et ses partenaires ont répondu à l’appel à projets de la Priorité 1 du FSE+. Leur candidature a été retenue, avec une subvention versée pour deux ans : 40 960,20 € pour 2023, et 111 821,20 € pour 2024, ce qui correspondait respectivement à 33 % et 48 % du coût total annuel de l’opération. Cela a permis la création de cinq places supplémentaires.
Au total, 21 jeunes ont bénéficié du dispositif depuis son lancement en 2021. Pour pérenniser ce dispositif, les associations ont répondu à un nouvel appel à projet en 2025. Il est notamment prévu de cibler les jeunes, même avant l’âge de 18 ans, lorsqu’ils sont encore à l’aide sociale à l’enfance, afin de mieux les préparer à la vie autonome et créant des conditions d’accueil plus proches de la réalité. L’évolution du dispositif est à suivre !
Pourquoi choisir ce financement européen ?
Solidarité Estuaire indique avoir choisi ce financement de la Priorité 1 du Fond Social Européen+ (FSE+) en raison de sa pertinence par rapport à l’objectif d’inclusion sociale de jeunes en situation de rupture scolaire, familiale ou professionnelle portée par le projet. Malgré le processus de candidature et de mise en œuvre complexe, l’association a pu bénéficier du soutien régulier des services déconcentrés du FSE+. L’obtention du co-financement était soumise à la condition de structurer son association et son projet collaboratif, ce qui a en retour permis la consolidation du projet.
Les visites de contrôle des gestionnaires du FSE+ qui ont lieu sur place ont l’objectif de vérifier si la mise en œuvre du projet se passe comme prévu, avec un suivi des justificatifs. C’est également un moyen de rassurer les structures quant au bon déroulement des processus. Il faut donc en profiter pour poser des questions et demander des conseils
À propos de la Priorité 1 du FSE+
Le programme national FSE+ est intitulé « Emploi, inclusion, jeunesse et compétence ». Sa Priorité 1 vise à « Favoriser l’insertion professionnelle et l'inclusion sociale des personnes les plus éloignées du marché du travail et des plus vulnérables ou des exclus ». L’objectif est de lutter contre les phénomènes de pauvreté monétaire, d’instabilité du logement, de précarité d’emploi ou encore d’exclusion sociale, avec plusieurs groupes cibles. Les projets sélectionnés pour le co-financement par la Priorité 1 du FSE+ peuvent bénéficier du taux d’intervention maximal de 60% du coût total, pour une durée entre 12 et 24 mois.
Voici les types d’actions éligibles pour le financement par la Priorité 1 du FSE+ :
- Actions visant à lutter contre la pauvreté et favoriser l’insertion sociale des individus (grande précarité, remobilisation, accès aux droits et services).
- Actions visant à soutenir le développement des enfants à risque ou en situation d’exclusion (accompagnement via des activités de type culturel et sportif, formation des professionnels de l’enfance, fourniture des matériels éducatifs).
- Actions visant à soutenir l’accès et le maintien dans le logement (accompagnement pluridisciplinaire vers et dans le logement, hors investissement).
- Actions visant à prévenir et à lutter contre les violences sexuelles, sexistes ou intrafamiliales, y compris en ligne (accompagnement des victimes, soutien des services sociaux de protection, appui aux campagnes de sensibilisation et prévention).
Découvrez la cartographie des financements européens et ses fiches pratiques produite par l’Avise

L’Avise a réalisé une cartographie des offres de financement européen pour les entreprises de l'ESS en fonction de leur(s) domaine(s) d’intervention, de leur statut et de la nature des actions à financer. Chaque offre de financement présentée est accompagnée d’une fiche pratique qui détaille les conditions d’éligibilité, les modalités et montants proposés ainsi que les acteurs et ressources clés.
Le projet en quelques chiffres
- Durée : 4 ans (depuis 2021 jusqu’ici)
- Montant financé : 40.960,20 € (2023), puis 111.821,20 € (2024)
- Taux de co-financement appliqué : 33% (2023), puis 48% (2024)
- Portée géographique : Bassin Nazairien (France)
- Nombre de partenaires : 3 (Oppelia, Habitat Jeunes de la Région Nazairienne, ADAES 44)
- Nombre de bénéficiaires : 21 jeunes accompagnés jusqu’ici
Conseils et bonnes pratiques de Solidarité Estuaire
- Pour monter un projet, il est intéressant d’entrer en partenariat avec d’autres structures. Cela nécessite une réflexion en commun, de la confiance et un travail collaboratif dès le début. La clé du succès est une gouvernance transversale, au niveau de la direction aussi bien que parmi les professionnels de terrain.
- L’un des défis est de concilier des logiques professionnelles et des cultures de travail différentes, en créant un espace de débat régulier et en valorisant le rôle et l’opinion de chacun. Dans les situations complexes, il faut privilégier la coresponsabilité et savoir identifier et reconnaître ses propres erreurs.
- La phase de structuration de l’organisation et de son projet est cruciale afin d’être éligible au financement. En cas de collaboration entre organisations, une convention de mise à disposition est préférée à une simple convention de partenariat, car cela permet de prendre en charge les salaires des employés.
- La construction du dossier pour le financement par le FSE+ nécessite de la rigueur, d’où l’importance de préciser chaque détail et d’être en contact régulier avec les gestionnaires du FSE+ par mail et par téléphone.
- Il est important pour les structures de disposer d’une trésorerie solide, afin d’avancer les fonds avant que les subventions publiques n’arrivent, et de bien gérer les dépenses une fois les subventions obtenues.
- Les visites de contrôle des gestionnaires du FSE+ qui ont lieu sur place ont l’objectif de vérifier si la mise en œuvre du projet se passe comme prévu, avec un suivi des justificatifs. C’est également un moyen de rassurer les structures quant au bon déroulement des processus. Il faut donc en profiter pour poser des questions et demander des conseils
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