Focus

Évaluer mon impact environnemental

Publié le 04 mai 2023 - Mise à jour le 22 septembre 2023
En parallèle de l’évaluation de leur impact social, de plus en plus d’acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) s’interrogent sur l’impact environnemental de leurs activités et sur la pertinence des solutions qu’ils proposent vis-à-vis de la transition écologique. Comment évaluer l’impact environnemental de ses activités ? Vers quelles méthodes et outils se tourner ?

Évaluer son impact pour réduire son empreinte sur l’environnement

Cet article présente les méthodes et outils existants pour évaluer son impact environnemental. Pour comprendre ce qu’est l’impact environnemental et les enjeux liés à son évaluation, consultez l’article Impact environnemental : de quoi parle-t-on ? 

 

Il existe deux principales finalités d’évaluation de l’impact environnemental  :

  • réduire son empreinte sur l’environnement ; 
  • valoriser sa contribution aux objectifs mondiaux de préservation définis par l’Accord de Paris.

Parmi les principaux impacts environnementaux à réduire, deux sont centraux dans les débats actuels : 

  • l’impact sur le climat, évalué via les émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2 fait partie. Les outils d’évaluation sont ici matures, encadrés par des normes internationales et utilisés à large échelle ;  

  • l’impact sur la biodiversité (l'artificialisation des sols, la faune, la flore et leurs interactions, etc.). Les outils d’évaluation sont en développement, tout comme les normes internationales qui les encadrent.

S’engager dans la mesure d’impact environnemental : points de repère

La finalité de mon organisation est-elle avant tout environnementale ?

La publication « S’engager dans la mesure d'impact environnemental : points de repères » (Convergences, Avise, Improve, 2021) présente les outils développés pour évaluer son impact environnemental selon l’enjeu de son évaluation. Conçus pour toute structure économique, ils sont adaptables et applicables aux entreprises de l'ESS de toute taille.

Évaluer son impact sur le climat via le bilan carbone

Étape 1 : réaliser son bilan carbone 

 

Pour évaluer leur impact sur le climat, les organisations peuvent réaliser un bilan des émissions de gaz à effet de serre (BEGES), aussi appelé bilan carbone. Cette méthode comptabilise les émissions directes ou indirectes de gaz à effet de serre produites ou induites par l’activité de la structure. 

 

Trois périmètres d’émission, définis par les normes internationales, sont à considérer  : 

  • le scope 1, qui comprend les émissions directement liées à la fabrication d’un produit ou la réalisation d’un service ; 
  • le scope 2, qui comprend les émissions indirectes associées à la consommation d’énergie pour fabriquer le produit ou réaliser le service ; 
  • le scope 3, qui comprend toutes les autres émissions indirectes pour fabriquer le produit ou réaliser le service (émissions générées par l’utilisation du produit ou du service, traitement du produit en fin de vie, etc.).  

Pour réaliser votre bilan carbone, consultez :

Étape 2 : définir des objectifs de réduction de ses impacts 

 

Après avoir effectué votre bilan carbone, la prochaine étape est de vous fixer des objectifs de réduction de son impact.

 

Plusieurs démarches existent : 

  • répondre au questionnaire du Carbon Disclosure Project (CDP) pour évaluer votre bilan carbone et votre stratégie climat. La note obtenue dépend majoritairement de votre reporting extra-financier ;  

  • vous fixer des objectifs en fonction des Science-Based Targets (SBT). Ce référentiel évalue la compatibilité entre vos objectifs de réduction sur les scopes 1 et 2 et les objectifs de préservation mondiaux. Il ne permet cependant pas d’évaluer la pertinence des moyens que vous aurez mis en œuvre pour les atteindre ; 

  • l’initiative Assessing low Carbon Transition® (ACT), portée notamment par l’ADEME et le Carbon Disclosure Project qui a été développée « pour évaluer l’alignement de la stratégie d’une entreprise par rapport à une trajectoire de décarbonation adaptée à ses activités au regard de son secteur ». 

L'analyse du cycle de vie : une approche plus globale de la mesure d'impact

Au-delà des approches d’évaluation des émissions de gaz à effet de serre, des outils ont été développés pour disposer d'une approche plus globale de l'impact sur le climat par produit ou par activité de la structure considérée. 

 

L'analyse du cycle de vie (ACV) recense et quantifie, tout au long de la vie des produits ou des services, les flux physiques de matière et d’énergie associés aux activités humaines. La méthodologie et la déontologie que doivent suivre les études ACV sont décrites dans la norme ISO 14040.

 

Si les ACV permettent une approche globale de l’impact sur le climat, elles sont aussi plus complexes à mettre en œuvre qu’un bilan carbone avec les outils existants aujourd’hui.

Évaluer sa performance environnementale

La norme ISO 14031 définit une méthode pour permettre aux organisations de mesurer, suivre et communiquer leurs performances environnementales en utilisant des indicateurs basés sur des informations fiables et vérifiables  :

  • des indicateurs sur la condition de l’environnement sur lequel l’organisation a un impact ; 
  • des indicateurs sur la façon dont l’organisation gère ses aspects environnementaux et la façon dont ses activités sont menées en termes de performance environnementale. 

Il est également possible d’évaluer les impacts environnementaux de son organisation en mobilisant les méthodes d’analyse du cycle de vie (ACV) : c’est la méthode d’empreinte environnementale, notamment présentée par l’ADEME, qui comptabilise les impacts environnementaux de l’organisation via celle du cycle de vie de ses produits et services. Cette méthode est basée sur les normes ISO 14064 et 14069. 

 

Évaluer son impact sur la biodiversité

Les méthodologies pour évaluer son impact sur la biodiversité sont diverses et peuvent poser plus de questions sur le choix méthodologique à privilégier, en l’absence d’une unité de mesure consolidée comme c’est le cas pour le climat (unité de mesure en tonnes équivalent CO2).

 

Le Global Biodiversity Score, développé par la Caisse des Dépôts Biodiversité, « vise à quantifier l’ensemble des impacts d’une entreprise à travers sa chaîne de valeur sur la biodiversité, grâce à l’emploi d’une unité commune : le MSA (mean species abundance). » (WWF).

 

Cet outil permet de mesurer la majorité de ses impacts sur la biodiversité en intégrant plusieurs types de pressions sur la biodiversité. Le volet destiné à déterminer ses objectifs environnementaux (en référence aux objectifs de préservation) est encore en développement, mais représente une perspective intéressante pour mesurer et piloter stratégiquement ses impacts sur la biodiversité. 

 

D’autres approches existent également et peuvent être retrouvées dans le guide Capital naturel et stratégies des organisations : une visite guidée des outils réalisé en 2021 par l’association WWF, qui dresse un tableau exhaustif des complémentarités et différences entre les méthodes d’évaluation et de pilotage de l’impact sur la biodiversité. 

 

Évaluer son impact pour valoriser sa contribution aux objectifs de préservation

Au-delà de l’évaluation de leurs impacts négatifs, les structures de l’ESS peuvent en outre amorcer des démarches d’évaluation valorisant leurs contributions aux objectifs de préservation, c’est-à-dire leurs impacts positifs.

 

En ce sens, les démarches de comptabilité multi-capitaux sont des outils de pilotage qui permettent de valoriser le capital naturel et social au même titre que le capital financier, et ce directement dans la comptabilité de l’entreprise. La comptabilité multi-capitaux s’ancre dans une vision endogène de la performance, où chaque capital ne peut se substituer à un autre pour atteindre les objectifs de préservation.

Montrer le rôle déterminant des structures de l'ESS

Les entreprises de l’ESS peuvent mobiliser des outils multiples pour montrer qu’elles portent des réponses innovantes et pérennes aux enjeux de la transition écologique et sociale. Au même titre que l’évaluation de l’impact social, évaluer son impact environnemental permet de mieux comprendre les effets de son activité sur son écosystème, corriger ses impacts négatifs et mettre en lumière ses impacts positifs.

 

L’évaluation de l’impact environnemental est donc un outil supplémentaire pour montrer le rôle déterminant des acteurs de l’ESS dans la transformation de notre société.  

Réduire ses impacts environnementaux nécessite néanmoins un temps d’appropriation et un accompagnement. Des aides existent pour se lancer, comme le dispositif Tremplin pour la transition écologique des PME de l'ADEME, un dispositif simplifié de financement pour les TPE-PME engagées dans la transition écologique.

L'ADEME et l'Avise

Logo Ademe

Ce décryptage a été réalisé avec l'appui de l'ADEME, dans le cadre d'un partenariat plus large entre l'ADEME et l'Avise qui vise à tisser des liens plus étroits entre les acteurs de l'ESS et ceux de la transition écologique. D'autres ressources ont été produites dans le cadre de cette collaboration, telles que le dossier ESS et transition énergétique, publié par l'Avise en mai 2021.

Thématiques

Économie sociale et solidaire Évaluation de l'impact social

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