Impact environnemental : de quoi parle-t-on ?
Repères sur l’impact environnemental
Une notion à plusieurs critères
L’ADEME, l'Agence de la transition écologique, définit l’impact environnemental comme « l’ensemble des modifications […] de l’environnement (négatives ou positives) engendrées par un projet, […] un organisme ou un produit, de sa conception à sa “fin de vie” ».
La notion d’impact environnemental est donc un raccourci pour parler des impacts environnementaux : c’est une notion multicritère.
À défaut d’en dresser une liste exhaustive, les principaux impacts environnementaux portent sur :
- le changement climatique (évalué via les émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2 fait partie) ;
- les consommations de ressources (matières premières, énergie, espaces, etc.) ;
- les pollutions diverses (air, eau, sol, etc.) dont celles résultantes du traitement des déchets ;
- les atteintes à la biodiversité (artificialisation des sols, impact sur la faune, la flore, etc.).
Un impact avant tout négatif
Toute activité, tout projet et tout produit génèrent des impacts sur l’environnement (consommation de matières et d’énergie, production de déchet, émissions diverses dans l’air, l’eau et les sols, etc.) avec des conséquences sur le changement climatique, l’épuisement des ressources ou encore la biodiversité.
Les impacts environnementaux sont donc la plupart du temps négatifs. Contrairement à la notion d’impact social qui suppose un changement positif sur les personnes et les organisations, celle d’impact environnemental suppose d’abord une limitation des conséquences de l’activité humaine sur l’environnement.
S’il n’existe donc pas d’activité, de projet ou de produit sans impact environnemental, il existe des activités, projets ou produits comportant moins d’impacts sur l’environnement que d’autres, voire des actions dotées d'un impact positif (par exemple : régénération des sols, dépollutions, augmentation de la biodiversité, activité à énergie positive, etc.).
L’appréhension de ces impacts est tout l’enjeu de la transformation écologique des organisations de l’ESS.
Évaluer son impact environnemental
Finalités et enjeux de l’évaluation de l’impact environnemental
La notion d’étude d’impact environnemental a été introduite dès la fin des années 1960. Elle poursuit les mêmes finalités que l’évaluation de l’impact social. Il s'agit d'évaluer l’impact des activités générées par l’humain sur le milieu naturel pour aider les décideurs dans le pilotage de leurs activités, valoriser des actions mises en œuvre, générer de l’engagement, etc.
Évaluer son impact environnemental c’est également s’inscrire dans les premières étapes d’une démarche de transformation systémique de son organisation, afin de (re)penser sa stratégie à long terme dans une optique de durabilité de son modèle. Se lancer dans l’évaluation de son impact environnemental revient donc à enclencher une réflexion sur la redirection écologique de ses activités et de leur adéquation avec le respect des limites planétaires.
Pour autant, les études d’impact environnemental présentent un certain nombre de différences avec les démarches d’évaluation de l’impact social.
- Les démarches d’évaluation de l’impact environnemental visent majoritairement à anticiper et réduire au maximum (voire réparer) les impacts négatifs d’une action, là où l’évaluation de l’impact social analyse l’amélioration d’une situation (à la différence du capital humain et social, le capital naturel possède des limites : les limites planétaires).
- La plupart des études d’impact environnemental travaillent sur des impacts potentiels (travaux du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat – GIEC – ou ceux de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques – IPBES), là où les études d’évaluation de l’impact social évaluent des impacts une fois qu’ils se sont produits.
Le cahier pratique Comment évaluer son impact ? Principes méthodologiques (Avise, Fidarec, Improve, 2021) propose des repères pour sélectionner les principes méthodologiques pour sa démarche d’évaluation.
Il propose également des premiers éléments de réflexion autour de l’évaluation de l’impact environnemental, notamment ses similitudes et différences avec l’évaluation de l’impact social.
Une démarche en cinq étapes
De façon générale, une démarche d’évaluation de l’impact environnemental d’une structure peut se décomposer en cinq étapes :
-
quantifier son impact (ou empreinte) pour faire un état des lieux ;
-
réaliser un diagnostic de son activité afin de déterminer les postes les plus impactants pour l'environnement ;
-
définir des objectifs de performance environnementale à atteindre ;
-
définir et mettre en place un plan d’actions pour éviter, réduire ou compenser ses impacts (actions de prévention, de réduction, de restauration ou de réparation, de contrôle, etc.) ;
-
évaluer régulièrement son impact environnemental pour vérifier l’atteinte de ses objectifs de performance environnementale.
Lors de la quantification de son impact environnemental, il est nécessaire de mettre en perspective ses résultats au regard des limites planétaires (seuils de développement sûrs et justes pour l’humanité).
Pour respecter ces limites, l’Accord de Paris a défini en 2015 des objectifs mondiaux de préservation de l’environnement pour le climat.
Des outils et méthodes spécifiques
Des outils et méthodes ont été développés spécifiquement pour évaluer son impact environnemental.
Conçus pour toute structure économique, ces outils sont adaptables et applicables aux entreprises de l'ESS de toute taille. Parmi ces outils, on retrouve des référentiels d'indicateurs intégrant la dimension environnementale, des outils de calcul de l'empreinte carbone, les analyses du cycle de vie et les comptabilités environnementales.