ESS et culture : de quoi parle-t-on ?
Le secteur culturel : contours et spécificités
Entreprendre dans la culture, c'est avoir affaire à des modes de production et de consommation particuliers, à des biens uniques (un tableau, un concert…) ou singuliers (un livre, un film…) qui ont la particularité d'être liés à un processus de création.
« La culture est ce que nous sommes et ce qui façonne notre identité. Aucun développement ne peut être durable sans inclure la culture », peut-on lire sur le site de l’Organisation des Nations unies pour l'Éducation, la science et la culture (UNESCO). Cet organisme international s'attache à promouvoir la culture, notamment de façon transversale au travers des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unie.
La diversité culturelle a été reconnue dès 2005 comme un ressort fondamental du développement durable dans la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, issue de la Conférence générale de l’UNESCO.
Toute création culturelle entraîne pour son initiateur une « incertitude radicale » sur la façon dont son projet sera reçu par le public, explique l'économiste Françoise Benhamou, spécialiste de l'économie de la culture et des médias.
Cette dernière distingue deux sous-ensembles dans la culture :
- les biens uniques ou exceptionnels (le patrimoine, les beaux-arts, le spectacle vivant) ;
- les biens reproductibles, c'est-à-dire les industries culturelles (l'édition de livres, la musique enregistrée, le cinéma, les jeux vidéos).
Entreprises culturelles et ESS : quelques repères
Le secteur culturel est caractérisé par une grande diversité de domaines, professions, statuts et cultures artistiques et professionnelles spécifiques. Alors qu'une partie importante de la culture relève de l'économie sociale et solidaire (ESS), les univers de la culture et de l'ESS apprennent encore à se connaître. Des associations telles qu’Opale (Centre de ressources culture du Dispositif local d’accompagnement) travaillent à leur rapprochement.
Pour qualifier les activités culturelles, le ministère de la Culture s'appuie sur une distinction entre marchand et non marchand : « la production de biens et de services bénéficiant de l’apport de dépenses publiques et commercialisée à un prix représentant moins de 50% des coûts de production est non marchande ».
Le volet non-marchand représente 19% de la production culturelle totale, avec des variations très sensibles selon les secteurs. Certains secteurs sont majoritairement non marchands : le patrimoine (95%), l'enseignement (87%) et le spectacle vivant (64%). A contrario, des secteurs comme l'audiovisuel, la presse ou l'architecture relèvent du secteur marchand.
Le périmètre du secteur de la culture peut être observé de différentes façons :
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En partant des branches professionnelles : le spectacle vivant, le livre, les arts visuels, l'architecture, le patrimoine, la presse, l'audiovisuel et l'enseignement culturel. À ces dernières, le ministère de la Culture ajoute les agences de publicité. Le total de ces neuf branches a généré 46,1 millards d'euros en 2020, selon le Département des études, de la prospective et des statistiques (Deps) du ministère de la Culture.
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À partir de ceux qui y travaillent : toujours selon le Deps, 720 700 personnes travaillaient dans le secteur de la culture en 2019 (soit 2,7% de la population active). 31% d'entre eux étaient des non-salariés. Les actifs officiant dans le domaine culturel travaillent d'abord dans le secteur audiovisuel (16%), dans le spectacle vivant (15 %) ou les arts visuels (15 %). À ces professionnels, il faut ajouter l'ensemble des bénévoles qui s'investissent, à différents titres, dans le domaine culturel : environ 7 millions de participations bénévoles en 2017 selon Le paysage associatif français en 2019, étude réalisée par le Centre d’économie de la Sorbonne.
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À partir des entreprises : le secteur de la culture comptait en 2018 149 069 entreprises culturelles dites « marchandes » (hors microentrepreneurs), dont 30% ayant au moins 1 salarié. Il comptait en outre 1,5 million d'associations en 2017, dont 23 % relèvent des domaines de la culture, des spectacles et des activités artistiques. Le domaine culturel comptait 43 500 associations employeuses (soit 16% de l'ensemble) en 2013 et représentait à ce titre environ 10% du total des sociétés coopératives en France.
Répartition de la production des branches culturelles en 2020
Les associations culturelles employeuses représentent près du quart des associations employeuses tous secteurs confondus.
83 % des emplois culturels associatifs sont localisés dans des structures de moins de 50 salariés et 44 %, dans des structures de moins de 10 salariés.
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