L'évaluation d'impact dans le secteur du sport

Les démarches d'évaluation dans le secteur du sport

Le secteur du sport fait l'objet de nombreuses politiques publiques visant à répondre à des enjeux tels que le décloisonnement des acteurs, le renforcement de l'ancrage territorial et la création d'emplois. En conséquence, le sport est concerné par de nombreuses évaluations de politiques publiques pour mesurer leur efficacité et effets sur la population et les territoires.

Ce secteur est également concerné par des évaluations portant sur les performances sportives et économiques associées à l'organisation de grands événements, tels que les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, avec une attention particulière portée à l'économie locale, au tourisme et à l'emploi.

Nous nous intéresserons ici à l'évaluation d'impact social des structures et des programmes liés au sport. En France, 24 % des associations relèvent du domaine du sport, soit près d'une association sur quatre, ce qui fait du sport un domaine particulièrement représenté dans l'ESS. De plus, le sport est reconnu pour véhiculer des valeurs telles que l'égalité des chances, le refus de la discrimination, la cohésion et le lien social, ce qui font partie intégrante des missions sociales des structures de l'ESS. Afin de mieux comprendre et de valoriser le sport comme levier de transformation sociale, les structures sportives de l'ESS s'appuient sur la démarche d'évaluation d'impact?

Cependant, la publication des rapports d'évaluation d'impact dans ce secteur est plutôt rare. La synthèse des évaluations d’impact social présentée ici repose sur un ensemble d'études menées dans le secteur du sport.

Pour quels objectifs ? 

De nombreuses structures du domaine sportif ont pour mission sociale d’inclure les personnes éloignées (handicap, personnages âgées, maladies etc.), un engagement qui se reflète dans les objectifs qu'elles assignent à leur démarche. L’évaluation d’impact social permet d’analyser la contribution du sport au-delà de ses effets sur la santé physique et mentale, en l’envisageant comme un levier de transformation individuelle et collective.

Au-delà de ces enjeux fondamentaux, l’évaluation poursuit plusieurs objectifs essentiels :

• Comprendre comment le sport favorise l’insertion sociale et professionnelle ;
• Améliorer et harmoniser les pratiques des éducateurs et coordinateurs sociaux ;
• Renforcer la reconnaissance et la valorisation d’un sport résolument inclusif ;
• Produire des données qualitatives et quantitatives pour un dialogue plus efficace avec les partenaires et financeurs.

Comment s'y prendre ? 

Pour mener une évaluation d’impact social dans ce secteur, les structures adoptent majoritairement une méthodologie mixte pour la collecte de données, combinant des approches quantitatives et qualitatives :

• des questionnaires menés en face à face ou distribués aux bénéficiaires, sous format papier ou numérique selon la typologie du public. 
• des entretiens semi-directifs individuels, réalisés auprès des bénéficiaires, des bénévoles et des autres parties prenantes clés 
• des focus group, organisés avec les bénéficiaires. 

De manière ponctuelle, certaines structures choisissent d'intégrer une analyse SROI (Retour social sur investissement) afin d'objectiver la valeur sociale et financière générée par leur action, en prenant en compte les impacts sur les parties prenantes.

Qui impliquer ? 

Par les différentes méthodes de collecte des données, les structures cherchent à impliquer un maximum de parties prenantes afin d'avoir une vision la plus exhaustive de leurs impacts. 

• Les bénéficiaires directs des programmes sportifs sont au cœur de l’évaluation d’impact. Cette population hétérogène – enfants, jeunes adultes, seniors – présente des besoins et des attentes variés. Leur participation active aux démarches d’évaluation (entretiens, questionnaires, groupes de discussion) permet de recueillir des retours précieux sur les effets des programmes et d’identifier des axes d’amélioration.
• Les bénévoles, grâce à leur proximité avec les bénéficiaires, jouent un rôle clé dans la collecte de retours sur l’évolution des participants et l’impact des programmes sur leur quotidien.
• Les aidants et familles, bien que leur implication dans l’évaluation soit limitée, leur point de vue aide à comprendre les impacts indirects, comme le soulagement de leur charge mentale et l’amélioration de la dynamique familiale.
• Les structures partenaires sont des acteurs incontournables de la réussite et de la pérennité des programmes. Leur contribution permet d’analyser les synergies développées dans le cadre des partenariats et d’identifier des leviers d’amélioration, notamment en matière de coordination et de complémentarité des actions.