Décryptage

Agriculture durable et ESS : de quoi parle-t-on ?

Publié le 25 avril 2023 - Mise à jour le 14 janvier 2025
En marge de l’agriculture conventionnelle, de nombreux paysans optent pour des modes de production alternatifs, plus respectueux de l’humain et de la planète. Comment définir l’agriculture durable et comment la positionner par rapport aux autres modèles d’agriculture ?

L’agriculture durable, entre besoins présents et besoins futurs

L’agriculture durable applique les principes du développement durable à la production agricole. Ainsi, pour reprendre la définition du développement durable proposée dans le rapport Our Common Future (Notre avenir à tous – communément baptisé rapport Brundtland) publié par l’ONU en 1987, l’agriculture durable a pour objectif de « répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». 

 

Pour ce faire, l’agriculture durable s’appuie sur les trois attendus du développement durable : être économiquement viable, socialement équitable et écologiquement saine

 

L’agriculture durable et l’ESS partagent un même socle de valeurs. Certains projets choisissent ainsi les formes juridiques propres à l’ESS, intégrant ainsi une gouvernance démocratique et des principes de lucrativité limitée, d’autres s’en rapprochent par la finalité sociétale et environnementale de leur organisation. En parallèle, de nombreux acteurs de l’ESS s’engagent pour impulser, accompagner et financer le développement d’une agriculture durable sur leur territoire. 

L’agriculture durable repose sur les 3 piliers du développement durable
L’agriculture durable repose sur les 3 piliers du développement durable - ©Avise - dossier Agriculture durable

Se repérer parmi les différentes formes d’agriculture

Aujourd’hui, de nombreux modèles responsables d’agriculture sont pratiqués : agriculture raisonnée, agriculture biologique, agroécologie, etc. Tous ne relèvent cependant pas de l’agriculture durable. En effet, pour être durable, l’agriculture ne peut se limiter à la question environnementale mais doit intégrer les trois dimensions du développement durable et proposer une approche systémique. De manière schématique, on peut positionner les différentes formes d’agriculture comme suit. 

Les modèles d’agriculture
Les modèles d’agriculture

L’agriculture durable ne correspond pas à un label ou un cahier des charges précis. Elle se définit davantage comme une démarche dans laquelle chacun peut s’inscrire afin de tendre vers un modèle en accord avec les trois piliers du développement durable – environnemental, social et économique –, et ainsi minimiser les impacts négatifs de l’agriculture sur les individus et la planète. Les fondements de l’agriculture durable incitent à développer une vision systémique et à replacer la production agricole au cœur des principaux enjeux de la société. 

 

De ce fait, certaines exploitations certifiées Agriculture biologique peuvent entrer dans le cadre de l’agriculture durable, dans la mesure où elles intègrent une dimension humaine et sociale au-delà de l’aspect environnemental. À l’inverse, toutes les exploitations agricoles « durables » ne remplissent pas le cahier des charges de l’agriculture biologique ou font le choix de ne pas demander de labellisation, ne se reconnaissant pas dans cette appellation. 

 

Il existe dans le mouvement de l’agriculture durable différents courants plus ou moins structurés proposant des visions assez diverses et complémentaires : 

L’agriculture paysanne est un mouvement social et militant visant à défendre la cause paysanne et permettre aux producteurs de vivre décemment de leur activité tout en associant productions saines et de qualité et respect de l’environnement. La charte de l’agriculture paysanne définit 10 principes répondant aux enjeux sociaux, environnementaux et économiques de l’agriculture durable

 

 

L’agroécologie est à la fois un mouvement social, une pratique agricole et une science, croisant agronomie et écologie. Ses piliers sont l’innovation, la recherche de modèles systémiques et le développement de modes de production respectueux de l’environnement

 

La permaculture est une approche globale concernant à la fois les modes de vie, les organisations et les systèmes agricoles. Au croisement des principes de l’écologie et des savoirs des sociétés traditionnelles, elle cherche à reproduire la diversité, la stabilité et la résilience des écosystèmes naturels. 

 

D’autres termes sont apparus récemment, comme ceux d’agroécologie paysanne, d’agriculture résiliente citoyenne environnementale locale ou encore d’agriculture citoyenne et territoriale – terminologie notamment développée par le pôle associatif InPACT.

 

Concilier enjeux environnementaux, sociaux et économiques

Proposant une approche systémique et vertueuse de la production agricole, l’agriculture durable ambitionne de répondre aux nombreux défis environnementaux et sociaux et cherche à contribuer au développement des territoires. Exploration des enjeux de l’agriculture durable.

 

Les quatre piliers d'une agriculture durable

4 piliers pour une agriculture durable
4 piliers pour une agriculture durable. ©Avise

Promouvoir des systèmes de production respectueux de l’environnement

L’agriculture durable vise à développer des systèmes de production qui maintiennent ou enrichissent la biodiversité et la qualité des sols, les considérant comme un patrimoine collectif à préserver et transmettre. En limitant le recours aux engrais et pesticides de synthèse et en employant des méthodes naturelles, cette agriculture respecte l’équilibre des écosystèmes vivants et limite la pollution de l’air, de l’eau et du sol. Elle promeut une production plus économe en énergie et en ressources et vise à soutenir la biodiversité en favorisant une diversité génétique à travers la multiplicité des variétés cultivées. 

 

L’agriculture durable est ainsi un formidable vecteur pour favoriser l’implication des producteurs dans la gestion environnementale de leur exploitation, notamment en encourageant la recherche pour développer de nouveaux procédés écologiques. Au-delà des effets positifs directs induits par les pratiques agricoles durables, elle permet de nombreux coûts évités, entendus comme les coûts cachés induits, par exemple, par les problématiques de santé publique (répercussions sanitaires et coûts des soins), et de déséquilibres écologiques (pollution des sols, inondations, etc.).

Zoom sur la comptabilité multi-capitaux et l'expérimentation de Fermes d'avenir pour valoriser son impact social et environnemental

 

Le réseau Fermes d’avenir a lancé une expérimentation autour de la comptabilité multi-capitaux, afin de redéfinir la performance économique des fermes agroécologiques en illustrant comptablement la création et la destruction de valeur économique et extra-financière. À travers la mise en œuvre d’une comptabilité multi-capitaux, les agriculteurs de la Ferme de Cagnolle, membre du réseau, ont cherché à identifier les impacts de leurs activités agricoles, avoir une meilleure visibilité de la performance globale de leur ferme et identifier les leviers d’actions pour davantage préserver les capitaux humains et naturels.

Améliorer les conditions de travail et de vie des producteurs

Afin d’assurer des conditions de travail et de vie décentes aux producteurs, le mouvement de l’agriculture durable inscrit dans ses principes une juste valorisation du travail et favorise des initiatives de lutte contre le surendettement et le salariat précarisé, très présent dans le secteur agricole notamment du fait d’un recours fréquent au chômage partiel ou de l’emploi des travailleurs saisonniers ou immigrés. 

 

L’agriculture durable privilégie une production plus dense, multiespèces, sur une plus petite surface, permettant de limiter le recours aux machines et équipements onéreux et d’éviter ainsi la réalisation d’investissements risqués pour l’équilibre économique des exploitants. 

 

Investis pour une juste rémunération des producteurs, les acteurs de l'agriculture durable privilégient généralement la vente directe afin de limiter la présence d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur et défendent l’idée d’un prix « juste », calculé sur la base des coûts réels de production et non déterminé par des négociations et spéculations à l’échelle nationale ou internationale. 

 

Pour y parvenir, l’agriculture durable travaille au renforcement de la solidarité entre paysans et à la création de réseaux de soutien aux agriculteurs en transition. Les acteurs de l’agriculture durable inventent ainsi des solutions d’entraide entre producteurs pour mutualiser ressources, matériel et risques et appuyer la transmission de savoir-faire et de connaissances entre pairs. 

 

Des modes d’organisation collectifs tels que les coopératives d’installation en agriculture paysanne (CIAP) ou les coopératives d’utilisation de matériel agricole (CUMA) sont des solutions intéressantes pour imaginer de nouvelles modalités de prise de décision et de soutien réciproque et pour répondre à l’isolement des agriculteurs. Les coopératives d’activité et d’emploi (CAE) dans l’agriculture permettent également de répondre en partie aux problématiques du salariat précarisé.

 

Rapprocher les consommateurs et les paysans

L’agriculture durable s’inscrit dans les enjeux de reterritorialisation de l’alimentation, par le développement des circuits de proximité et la reconnexion des systèmes de distribution alimentaire au territoire d’origine de la production.  

 

Selon les travaux de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), présentés à l’occasion du colloque « Reterritorialisation de l’alimentation » de 2019, la reterritorialisation répond à la fois aux besoins de réassurance du consommateur, de relocalisation de la valeur ajoutée au bénéfice des producteurs et de redynamisation du territoire. 

Du point de vue social, la reterritorialisation est d’abord source de lien social, elle permet aux agriculteurs de rompre avec l’isolement. Pour eux comme pour les consommateurs, c’est une façon d’exister, portée par la fierté de vendre sa production ou de consommer les produits de chez soi, la valorisation des bonnes pratiques et le partage des connaissances et d’un savoir-faire.
INRAE

L’agriculture durable est un vecteur de lien social

L’agriculture durable est un vecteur de lien social qui recrée proximité et échange entre les producteurs et les consommateurs et encourage la gestion participative des terres et de la production. L’un des défis est donc d’accompagner l’évolution des habitudes de consommation afin de permettre la prise de conscience par les citoyens de l’intérêt de consommer des produits locaux et de saison et de payer un prix au plus près de la réalité des coûts de production, permettant de rémunérer le producteur et de renforcer ainsi l’ensemble du tissu économique du territoire.  

 

Ce travail de sensibilisation et d’éducation du consommateur demande aux acteurs de l’écosystème de l’agriculture durable de faire preuve de pédagogie et de proposer des espaces d’échange, d’information et de rencontre entre producteurs et consommateurs, comme le fait par exemple le réseau Accueil Paysan.  

 

Des initiatives se créent également pour favoriser la solidarité entre citoyens et paysans, que ce soit à travers une logique de consommation, un soutien financier direct, du bénévolat ou encore à travers la construction d’un plaidoyer commun. 

 

Contribuer au dynamisme des territoires ruraux

Ancrée sur le territoire et pensée de façon systémique, l’agriculture durable crée du lien entre acteurs publics territoriaux, agriculteurs, acteurs de la chaîne de valorisation alimentaire – tels que les conserveries et les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) –, consommateurs, etc.  

 

Elle concourt ainsi au développement économique et au dynamisme des territoires – notamment ruraux –, par le renforcement des échanges économiques et humains entre villes et campagnes.  

 

En limitant le recours aux machines et produits chimiques, l’agriculture durable induit par ailleurs la création d’emplois locaux et le développement d’exploitations à taille humaine mieux implantées sur leur territoire. Ces initiatives de l’agriculture durable, plus attentives à la qualité de leurs emplois et à l’épanouissement de leurs travailleurs, peuvent également être des leviers d’insertion de personnes éloignées de l’emploi ou en situation de fragilité. 

Découvrez notre webinaire consacré aux modalités d'action pour une alimentation durable

Réalisé en mai 2020 dans le cadre du projet Tressons et du cycle de webinaires ESS & ruralités initié par l’Avise et le RTES, ce webinaire présente les modalités d'action des acteurs de l'ESS pour apporter une diversité de solutions permettant de construire une agriculture et une alimentation durables sur les territoires.

L'ESS au service d'une agriculture plus durable

Des valeurs partagées

Comme le définit la Loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire (ESS), les structures de l’ESS reposent sur trois piliers : l’utilité sociale inscrite au cœur de leur projet, le fonctionnement démocratique et participatif de leur gouvernance et un modèle économique au service du projet social. 

 

Ce triptyque – utilité sociale, rentabilité au service du projet, gouvernance démocratique – entre en résonnance avec les valeurs de l’agriculture durable. On retrouve ainsi des acteurs de l’ESS dans l’ensemble de l’écosystème, des projets agricoles aux structures de l’accompagnement et de financement de ces projets, en passant par les organisations de représentation et de plaidoyer cherchant à faire évoluer le cadre légal et les politiques publiques.  

 

Comme dans de nombreux autres secteurs (alimentation, habitat, mobilité, inclusion, culture, etc.), les acteurs de l’ESS sont ainsi parmi les premiers à porter des innovations sociales et proposer des pratiques et des projets plus durables.

 

Des statuts associatifs ou coopératifs adaptés à l’agriculture durable 

Qu’il s’agisse de la production, de la distribution ou de l’éducation, de nombreux projets de l’agriculture durable s’inscrivent dans l’économie sociale et solidaire. 

 

Sur le champ de la production, on retrouve de multiples structures de l’insertion par l’activité économique utilisant l’agriculture comme support d’inclusion, à l’image des membres du Réseau Cocagne, réseau associatif de fermes biologiques en insertion proposant des paniers bio locaux. Les jardins partagés et certaines fermes collectives adoptent également des formes juridiques associatives. Plus communément, les paysans de l’agriculture durable se constituent parfois en collectifs à travers les sociétés coopératives, à l’instar des CUMA.

À propos des CUMA

Une CUMA est une Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole, créée par les agriculteurs dans l’objectif d’acquérir et d’utiliser en commun les moyens nécessaires à leur activité de production agricole. Par la mutualisation, ces structures permettent de réduire les coûts, mais aussi de se doter de moyens plus importants et diversifiés (équipements, bâtiments, main d’œuvre). 

 

Comme toutes les formes existantes d’agriculture de groupe (Groupement d’études et de développement agricole (GEDA), Centre d’études techniques agricoles (CETA), Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (CIVAM), Association pour la Promotion d‘une Agriculture Durable (APAD), etc.), les CUMA sont des lieux d’échange entre les adhérents : les agriculteurs en transition agroécologique y partagent les risques d’investissement et des connaissances sur les nouvelles techniques de production. 

 

La FNCUMA renforce l’innovation sociale au sein du réseau, notamment via des actions qui visent à : 

  • contribuer au déploiement de l’agroécologie en mobilisant le levier des agroéquipements en substitution à la chimie par l’animation de groupes d’agriculteurs ; 

  • développer la mutualisation de l’emploi agricole ; 

  • favoriser le positionnement des CUMA comme acteurs du développement rural, en essaimant les modèles de CUMA impliquées dans des partenariats inscrits sur leur territoire (ateliers de transformation, points de vente collectifs, énergie verte, ateliers de réparation, etc.) et en formant les animateurs de CUMA à l’ingénierie territoriale et à la concertation multi-acteurs pour renforcer ces dynamiques.

Concernant la distribution, parmi les projets de circuits courts ou de vente directe qui permettent de relier les agriculteurs engagés aux consommateurs, on retrouve là encore de nombreux projets de l’ESS. C’est le cas des AMAP et de certaines épiceries associatives ou coopératives, par exemple. 

 

Enfin, sur les enjeux de sensibilisation et d’éducation alimentaire, la plupart des projets de tiers-lieux dédiés à l’agriculture durable, d’éco-lieux ou de fermes pédagogiques sont constitués en associations.

 

Des Sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) engagées pour une transition agricole sur leur territoire

 À la faveur des Projets alimentaires territoriaux (PAT)de nombreux collectifs se sont développés ces dernières années, réunissant paysans, citoyens, collectivités locales et autres acteurs locaux autour d’un projet commun de réappropriation des circuits agroalimentaires dans une logique de transition écologique et sociale. Ces collectifs se formalisent souvent sous forme associative ou en société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), notamment afin d’organiser une participation et une prise de décision équilibrées et pour garantir l’utilité sociale du projet sur le long-terme. 

 

Introduits par la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt de 2014, les PAT sont en effet « élaborés de manière concertée avec l’ensemble des acteurs d’un territoire [et] participent à la consolidation de filières territorialisées et au développement de la consommation de produits issus de circuits courts, en particulier relevant de la production biologique ». 

 

Des projets alimentaires territoriaux sont ainsi portés par des associations ou des SCIC, comme c’est le cas dans le Gers avec la SCIC Terra Alter Gascogne, dans l’Aude avec la SCIC Maison Paysanne, ou encore sur le Plateau de Saclay avec l’association Terre et Cité

Consultez notre étude dédiée à la place de l'ESS dans les Projets alimentaires territoriaux

Couverture de l'étude ESS et projets alimentaires territoriaux

Inscrite dans le cadre d’une mission réalisée en 2020 par l’Avise en partenariat avec l’École Urbaine de Sciences Po, cette étude porte sur les outils de contractualisation destinés au milieu rural mobilisables par les structures de l’ESS

L’accompagnement à l’installation en agriculture durable, largement porté par l’ESS

Afin de démultiplier les projets d’agriculture durablela création de dispositifs d’appui dédiés est nécessaire. Là encore, les acteurs de l’ESS s’engagent fortement, en créant des réponses collectives à travers l’engagement bénévole, le financement citoyen, l’expérimentation de formats innovants d’entrepreneuriat collectif, etc.

 

En matière de financement de projets, citons par exemple des acteurs tels que la Fondation Rte, la Fondation de France ou la Fondation Daniel et Nina Carasso. L’un des financeurs majeurs de l’ESS et des entrepreneurs engagés, France Active, ainsi que ses associations territoriales, s’implique également fortement sur le sujet. À ce titre, France Active soutient à la fois des projets « hors ESS », tels que l’installation de personnes hors cadre familial ou la reconversion en exploitation biologique ou circuits courts d’agriculteurs, et des projets de l’ESS comme l’accompagnement technique et financier de projets de sociétés coopératives et participatives (SCOP) agricoles. L’association France Active Airdie-Occitanie, par exemple, propose un crédit dédié aux initiatives agri-rurales en Occitanie.

 

France Active finance également les structures de l’ESS qui accompagnent les projets d’agriculture durable : c’est le cas des réseaux associatifs comme les Centres d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural (CIVAM), les associations de formation collective à la gestion (AFOCG), le Réseau national des Espaces-test agricoles (RENETA) ou le Réseau de l’agriculture paysanne, ainsi que des coopératives d’activité et d’emploi agricoles comme les CIAP.

 

Plus largement, pour l’ensemble des projets qui ne concernent pas uniquement la production agricole, les acteurs et dispositifs d’accompagnement à la création de projets dans l’ESS, réunis au sein de la Communauté Émergence & Accélération animée par l’Avise, orientent et soutiennent les porteurs de projet. 

 

Tous ces acteurs proposent une grande variété d’offres d’accompagnement, du partage d’expérience à la formation, en passant par la mise en réseau et l’appui à la formalisation de son projet.  

À propos du programme TRESSONS

Depuis 2018, l’Avise et le Réseau des collectivités territoriales pour l’économie solidaire (RTES) ont mis en œuvre le programme TRESSONS – Territoires ruraux et ESS, outils et nouvelles synergies - aux côtés de nombreux partenaires afin de renforcer le développement de l’ESS dans les territoires ruraux. En 2024, l’Avise et le RTES ont lancé le projet TRESSONS 2024, lauréat de l’appel à projets ANIMERA (Animation Nationale et Inter-régionale pour Mêler Enjeux Ruraux et Agricoles) porté par le Réseau National Agricole et Ruralités (RNAR). Objectif du projet : identifier et renforcer les contributions de l’ESS au développement de projets agricoles durables et à l’attractivité des territoires ruraux.

Des associations engagées pour la reconnaissance d’une autre agriculture

Pour finir, le plaidoyer visant à faire évoluer le cadre légal et règlementaire autour des enjeux d’agriculture durable est lui aussi majoritairement porté par des acteurs de l’ESS, souvent associatifs. C’est le cas du pôle associatif Initiatives pour une agriculture citoyenne et territoriale (InPACT), plateforme associative issue du rapprochement de réseaux associatifs agricoles, qui vise à promouvoir une agriculture plus durable et proposer des alternatives concrètes aux agriculteurs sur leur exploitation.

  

Dans une logique de recherche-action, ce sont aussi majoritairement des réseaux associatifs qui ont répondu à l’appel à projets « Mobilisation collective pour le développement rural », lancé en 2015 par le Réseau rural national, avec le soutien du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), de l’Agence nationale de cohésion des territoires et du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Une partie de ces projets d’envergure est ciblée sur l’agriculture durable, comme c’est le cas du projet Terreau (transfert d’expériences réussies en rural : essaimage, agriculture, usages) porté par l’association Terre de liens. 

Foire aux questions

L’agriculture durable applique les principes du développement durable à la production agricole et pour objectif de « répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs », pour reprendre la définition du développement durable proposée dans le rapport Our Common Future (Notre avenir à tous – communément baptisé rapport Brundtland) publié par l’ONU en 1987. 

 

Pour ce faire, l’agriculture durable s’appuie sur les trois attendus du développement durable : être économiquement viable, socialement équitable et écologiquement saine

 L'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'agence spécialisée des Nations Unies qui mène les efforts internationaux vers l'élimination de la faim, définit cinq principes constitutifs d'une agriculture durable : 

  1. L'agriculture durable vise à améliorer l’efficacité dans l’utilisation des ressources.
  2. La durabilité exige des actions directes pour conserver, protéger et mettre en valeur les ressources naturelles.
  3. Une agriculture qui ne réussit pas à protéger et améliorer les modes de vie ruraux et le bien-être social n’est pas une agriculture durable.
  4. L’agriculture durable doit améliorer la résilience des populations, communautés et écosystèmes, en particulier en matière de changement climatique et de volatilité du marché.
  5. Une bonne gouvernance est essentielle pour garantir la durabilité des systèmes tant naturels qu’humains.

Thématiques

Alimentation & agriculture durables
Ruralité Transition écologique

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